Mis sous mandat de dépôt le 17 juillet 2014, le chauffeur de taxi Yelly Mbodj, natif de Saint-Louis en 1978 et demeurant au quartier 15 mètres à Pikine, a été condamné à 5 ans, pour détention de chanvre indien.
Le 16 juillet 2014, les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saint-Louis ont été informés par un appel anonyme d’un vaste réseau de trafic de chanvre indien au quartier 15 mètres de Pikine. Munis de toutes les informations, les hommes en bleu ont investi la demeure de Yelly Mbodj, présenté comme le chef. La fouille leur a permis de découvrir 2 kg de chanvre indien et la somme de 197 500 Fcfa issue de la vente du produit interdit. Selon toujours le procès-verbal de gendarmerie, Yelly Mbodj a reconnu les faits et expliqué qu’il s’était approvisionné à Keur Massar, à raison de 60 000 francs le kilo, chez un nommé Pape. Il a ajouté que c’était son gagne-pain et qu’il avait fait un mois de prison, en 2004, pour usage de yamba.
Mais devant le premier juge d’instruction, le mis en cause a parlé d’une consommation personnelle et réfuté les faits. Il a soutenu avoir signé le procès-verbal de la gendarmerie sous la contrainte. Car les gendarmes n’ont trouvé qu’une petite quantité de chanvre. Que les 2 kilos de yamba ont été dissimilés par les pandores. « Ils m’ont même torturé et m’ont contraint à prendre une photo avec le yamba », a-t-il martelé devant le juge. Devant la barre, l’accusé Yelly Mbodj a continué à nier les faits. Il a dit à la cour que les 2 kilos ne lui appartenaient pas.
« Il est malhonnête et cherche une échappatoire en usant du mensonge comme arme de défense et il est clair que ses dénégations ne se reposent en rien », a soutenu l’avocat général Saliou Mbaye, en pointant les variations dans le discours de l’accusé. Il a requis 10 ans de travaux forcés. L’avocat de la défense, Me Alioune Abatalib Guèye, dans sa plaidoirie, a tenté de démonter le procès-verbal des enquêteurs. Le conseil a décelé des irrégularités avant de solliciter de la cour la disqualification des faits en détention. Ensuite, il a demandé une application bienveillante de la loi. Son collègue Me Amadou Mbodj a abondé dans le même sens et demandé à la cour l’acquittement de leur client.
La cour a disqualifié les faits en détention pour consommation personnelle et a condamné Yelly Mbodj à 5 ans de prison.