Dakar- L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty international, le collectif Y en a marre ainsi d’autres organisations étaient face à la presse sénégalaise ce lundi 13 avril 2015. Par cette sortie médiatique, ces organisations entendent exiger la libération d’activistes arrêtés, en mars dernier en RDC. Des manifestations sont prévues dans plusieurs pays africains.
Les hostilités ont commencé le 15 mars dernier lorsque la police congolaise a interrompu une conférence de presse organisée à Kinshasa par plusieurs ONG congolaises notamment la Jeunesse pour une nouvelle société (JNS), le Forum national de la jeunesse pour l'excellence (FNJE) et la Lutte pour le changement (LUCHA) à laquelle participaient plusieurs membres du mouvement sénégalais Y'en a marre et du collectif burkinabè Balai Citoyen.
Les forces de l’ordre ont mis aux arrêts une trentaine de personnes dont huit militants des droits humains. Les jours suivants, d’autres arrestations ont eu lieu lorsque des manifestants réclamaient la libération des personnes arrêtées.
Un état de choses qui a poussé plusieurs organisations de la société civile avec en tête Amnesty International à organiser des mouvements pour leur libération. «Le but des manifestations est de demander aux autorités congolaises de libérer immédiatement et sans conditions, les jeunes activistes congolais détenus en secret depuis 30 jours sans les inculper, ni les présenter à un juge », a affirmé, Seydi Gassama, président d’Amnesty International section Sénégal.
« L’Etat veut, en intimidant ces jeunes, en les arrêtant et en les bâillonnant, tuer l’espoir qui était en train de naître. Et s’ils meurent au Congo, c’est tout l’espoir de l’avènement d’une vraie démocratie en Afrique qui va s’évanouir », poursuit Seydi Gassama.
Pour ne pas « laisser mourir cet espoir », des rassemblements seront organisés devant des ambassades de la RDC dans de nombreux pays africains mais aussi en Europe le 30 avril prochain. Une pétition est déjà lancée en ligne à cet effet.
« Nous comptons recueillir le maximum de signatures et nous prévoyons déjà des rassemblements publics partout où Amnesty est présent », a conclu le porte parole d’Amnesty.
Depuis quelques mois, le climat politique est tendu en RDC. Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, est soupçonné par l’opposition et la société civile congolaises de briguer un troisième mandat en se présentant à l’élection présidentielle de 2016, ce que ne lui autorise pas la Constitution du pays. En janvier dernier, le Parlement de la République démocratique du Congo avait fini par adopter une nouvelle loi électorale, avant de la retirer sous la pression de la rue.
Larissa AGBENOU