Les Salins du Sine Saloum constituent, après les motos «jakarta», le premier employeur de la ville de Kaolack. L’entreprise sise sur la route de Sokone à quelques encablures du pont Noirot emploie à ce jour 140 personnes dont 100 permanents.
Les 40 autres sont des saisonniers qui débutent en février pour arrêter en juin. Les Salins du Sine Saloum (Sss) font recours à une main-d’œuvre journalière de 200 personnes. Implantée dans la capitale du Saloum depuis 1914, la Sss dont la production annuelle est présentement de 250 mille tonnes veut augmenter sa capacité en atteignant la barre des 400 mille tonnes de sel dans les six prochaines années, d’après Guy Deschamps son directeur. «Actuellement, l’usine a atteint sa capacité maximale de production, qui est inférieure à la demande. Un programme d’extension de l’usine est en cours. Sans l’augmentation de la production, l’entreprise risque de perdre des parts de marché dans la sous-région à cause de la concurrence. Et dans le long terme, cela pourrait entraîner son déclin et la perte d’emplois.»
Cette extension est aussi voulue par les travailleurs. Gorgui Pouye, secrétaire général du syndicat des travailleurs des marées salins et par ailleurs délégué du personnel, déclare : «Tout est nickel ici par rapport à la législation du travail. Notre préoccupation reste l’extension de la capacité d’exploitation. On aurait souhaité que cela soit porté à 450 mille tonnes. Ce qui aurait pour conséquence le recrutement de nouveaux travailleurs, mais aussi la revalorisation des salaires.» Interpellé sur la disparité constatée dans le traitement salarial entre les expatriés et les locaux, notre interlocuteur confie que «cela s’explique par les conventions signées, d’autant plus que ces travailleurs ont paraphé des contrats et aussi ce n’est pas la même chose. Mais nous ne nous plaignons pas, car c’est le barème de salaire de la mécanique générale qui est appliqué ici. Par rapport aux institutions sociales, nous sommes en règle et notre Ipm est en bonne santé, parce que c’est l’employeur qui prend en charge les 65%. Il reste le principal mécénat».
Mais l’usine les Sss ne paie pas de taxes à la municipalité de kaolack. Gorgui Pouye explique les raisons : «C’est parce que les Salins avaient obtenu en 1997 un agrément de l’Etat du Sénégal qui lui a octroyé le statut d’une entreprise franche d’exportation. Ce qui fait que 85% de nos produits doivent être exportés. Les salins avec cet agrément bénéficient de l’exonération du paiement de patentes, de Tva, de taxes douanières. Le non-paiement de taxes municipales n’est pas une faveur, car les salins participent dans le cadre de beaucoup d’activités sociales. Ils jouent pleinement leur rôle de Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) avec l’appui à l’Asc de football le Saloum, le reboisement de la forêt classée de Koutal…
Pour toutes ces raisons, le chef de l’Etat qui a visité cette vaste étendue de plus de 1 500 ha compte appuyer l’entreprise. «Nous allons apporter des réponses en tenant compte de leur environnement. Nous sommes là pour constater les difficultés auxquelles fait face la Sss. La tournée économique sert à prendre connaissance des problèmes et à leur trouver des solutions. La contribution de cette entreprise à l’économie locale n’est plus à démontrer», explique-t-il. Le chiffre d’affaires de la Sss tourne autour de 2 milliards de francs Cfa.