Kahone, qui abrite la centrale qui alimente plusieurs zones en électricité, est toujours dans les ténèbres, du moins une partie de la ville. Ce paradoxe a été souligné hier au cours de l’inauguration de l’extension de la centrale Kahone II par le maire Ousseynou Senghor. Face au raccordement partiel de cette capitale du Saloum, Macky Sall a promis de donner des instructions au ministre de l’Energie et au directeur général de la Senelec afin de prendre des mesures.
Dans le cadre de sa tournée économique, le Président Macky Sall a inauguré hier l’extension de la centrale Kahone II. Le renforcement de cette centrale par deux groupes de puissance unitaire de 15 Mw sur financement de l’Etat du Sénégal à hauteur de 19 milliards de francs Cfa va faire d’elle l’une des plus «performantes du parc de production de la Senelec», indique Pape Alé Dieng. Avec cette extension, affirme le directeur général de la Société nationale d’électricité, «les localités de Nganda, Koungheul et Koupentoum qui étaient alimentées par des centrales autonomes fonctionnant au gasoil à un coût du kw/h de 160 francs seront désormais raccordées au réseau interconnecté par une ligne de 30 Kv de 80 km de long. L’un des résultats est sans nul doute la fermeture des centrales aux coûts de production très élevés qui alimentaient jusqu’ici les localités citées plus haut. Ces nouvelles unités amélioreront la qualité du service par une production plus accrue tout en soulageant les populations tant au niveau de leur bien-être quotidien que dans la relance de l’activité économique de la région (…)».
Cependant, souligne Ousseynou Senghor, maire de Kahone, sa commune, qui abrite cette centrale qui alimente plusieurs zones du Sénégal en électricité, n’est pas totalement électrifiée. «Kahone a connu un boom démographique ces dernières années avec une agglomération qui a fait ressortir d’autres besoins. Le raccordement au réseau électrique fait toujours défaut dans plusieurs parties de la ville et de la zone», déclare l’édile de Kahone. Et face à cette doléance, Macky Sall a promis d’ordonner le ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables et le directeur général de la Senelec, Pape Alé Dieng, d’y remédier. Le chef de l’Etat explique : «C’est une doléance forte de la population et nous veillerons pour que cette ville qui abrite des centrales soit entièrement électrifiée. Ces deux nouvelles unités portent la capacité de production de Kahone à 104 Mw pour une contribution substantielle à la couverture de la demande en électricité sur le réseau interconnecté.L’Etat va prendre des mesures. Des instructions fermes sont données à la Senelec et au ministère de l’Energie pour compléter le raccordement de tout Kahone au réseau.» Dans son allocution, le président de la République a annoncé le programme national d’électrification qui devrait permettre d’améliorer la production énergétique. Ce programme, dira Macky Sall, «va permettre de fournir de l’électricité aux collectivités locales. C’est ainsi que 152 localités seront inscrites, dont 105 par énergie électrique et 47 par énergie solaire dans la région de Kaolack. Pour Kaffrine, elles seront 147 localités dont 103 par énergie électrique et 4 par énergie solaire. 10 mille bio-digesteurs seront mis en place d’ici 2017».
Prix du Kw/h d’électrcité
La subvention baisse d’année en année
La subvention de l’Etat sur le prix du Kw/h diminue d’année en année. La révélation a été faite hier à Kahone par le directeur général de la Senelec, Pape Alé Dieng. Dans son discours, le directeur général de la Société nationale d’électricité a dit que «sur chaque kw/h coûtant au client 117 francs, l’Etat a consenti une subvention de 53 francs en 2012, 37 francs en 2013, 30 francs en 2014 pour être au 1er trimestre 2015 à 14 francs. Cette subvention d’ici la fin de l’année devrait se situer à 10 francs par kw/h». Si la subvention de l’Etat baisse, tel n’est pas le cas pour la production qui est passée, d’après le directeur général, «de 2560 gw/h en 2011 à 3227 gw/h en 2014, soit une croissance de 26% en trois ans. Les ventes quant à elles sont passées de 240 milliards de francs en 2011 à 301 milliards en 2014, soit une croissance de 25% en trois ans, tout en maintenant les tarifs à leur niveau de 2011». Le directeur général a aussi affirmé que «contrairement à une idée véhiculée, Senelec dispose bel et bien d’un plan directeur bien articulé. Ce qu’on ne dit pas assez par contre, c’est que les options naguère préconisées comme la location à outrance de groupes électrogènes fonctionnant au gasoil, l’achat de barges et autres centrales conteneurisées avaient toutes été rejetées par les experts du secteur».