Le chef de l’Etat a clos le débat sur la réduction de son mandat à 5 ans. Mais pour Thierno Bocoum, le Président Macky Sall est «derrière le débat sur la faisabilité du respect de son engagement».
Il s’appuie sur la déclaration du Président Sall hier à Nioro qui dit : «Il y a un débat de fond pour déterminer les procédures de faisabilité. Ce débat de fond est pris en charge par les spécialistes. Ce n’est pas à moi de choisir la procédure.» Le député de Rewmi explique : «Le Président se pose encore des questions sur cette faisabilité malgré son autre engagement de faire un référendum en 2016.» Mais de toute façon, considère M. Bocoum, Macky Sall a «trop laissé faire» certains membres de son parti. «Cette nouvelle approche, qui met à contribution ses proches collaborateurs, renseigne sur une stratégie que le temps ne tardera certainement pas de révéler», parie-t-il.
A ceux qui soutiennent que le président de la République a juré de respecter et de faire respecter la Constitution et, par conséquent, il ne peut la toucher pour réduire son mandat de 7 à 5 ans, Thierno Bocoum rappelle que le même Président «a touché au moins à deux reprises à la Constitution depuis son accession au pouvoir». Il précise : «Ce fut le cas d’abord quand il a décidé de supprimer le Sénat et quand il a choisi de remplacer le Conseil économique et social par le Conseil économique, social et environnemental.» A ceux qui arguent que le référendum est coûteux, il martèle que c’est Macky qui a «décidé d’aller au référendum qui est certes, une voie légale et royale mais qu’il pouvait passer par la voie parlementaire comme ce fut le cas avec la suppression du Sénat et la création du Cese». Sur ce, il conclut : «Cela n’aurait presque rien coûté à l’Etat.»
Sur la rétroactivité, Thierno Bocoum assure qu’«on pourra juste ajouter des termes du genre «cette disposition s’applique au mandat en cours» et cette question pourra être réglée dans les dispositions transitoires». Il rappelle d’ailleurs qu’«une loi expressément rétroactive, celle relative à la baisse des loyers, a été votée sous le magistère du Président Macky Sall».
En définitive, M. Bocoum estime que «la balle est dans le camp» du président de la République qui «peut passer par la voie parlementaire, par la voie référendaire ou tout simplement démissionner».