Les femmes des régions de Kédougou, Thiès et Ziguinchor respectent de plus en plus l’espacement des naissances, selon une étude de Population Council. Le rapport souligne que ces femmes qui vivent en union monogame atteignent un intervalle inter-génésique de plus de 34 mois, dans un pays où le taux de contraception est de 12 %.
Une étude réalisée par Population Council a révélé que certains couples sénégalais atteignent un intervalle inter-génésique de 34 mois ou plus, malgré un taux national de contraception de seulement 12 % parmi les femmes en union. Ce nombre de mois d’espacement des naissances répond aux normes de l’Oms qui indique qu’une femme qui donne naissance doit se reposer au moins pendant 3 ans pour pouvoir récupérer de son dernier accouchement et se préparer à porter un autre enfant. L’étude a été présentée, avant-hier, à Dakar, lors d’une rencontre dite de partage des résultats préliminaires sur les facteurs associés aux longs intervalles inter-génésiques au Sénégal. Dans sa présentation, Ibrahima Diagne, statisticien démographe à la Direction de la planification du développement humain, a informé que durant l’étude, 15. 689 femmes âgées de 15 à 49 ans ont été interrogées. Elles sont toutes mariées et ont au moins deux enfants, dont le dernier est né dans les 5 dernières années.
Pour la crédibilité de l’enquête, les enfants doivent être du même père et leur maman avoir la nationalité sénégalaise. Dans l’hypothèse de cette étude, il a été constaté que plus le niveau d’instruction de la femme est élevé, de même que son mari, plus l’intervalle inter-génésique (espacement des naissances) observé est long. M. Diagne a soutenu que les raisons qui sous-tendent cette enquête est que ce sont les couples monogames qui respectent le plus l’espacement des naissances. Il a déclaré que c’est dans la région de Kédougou que les femmes appliquent le plus l’espacement inter-génésique le plus long (36,3 mois). Elle est suivie par de celle de Thiès avec un espacement moyen des naissances de 35,7 mois. Vient après la région de Ziguinchor qui a un intervalle médian long entre naissances de 34,4 mois.
Dans son commentaire, la directrice de Population Council, Nafissatou Diop, a rappelé que cette étude a permis de donner la parole aux femmes qui ont fait cette expérience. Selon elle, des équipes de chercheurs ont été envoyées dans ces régions parce que « nous voulons savoir si les femmes de ces localités utilisent des méthodes de contraceptions modernes. Car l’objectif étant d’aider le Sénégal à atteindre son plan d’action national de la planification familiale qui veut passer de 12 à 27 % taux de contraception d’ici à 2015 ». Par ailleurs, Mme Diop a fait savoir que l’espacement des naissances est une bonne chose, parce que permettant d’assurer un meilleur état de santé de la femme et de son enfant.
Plusieurs recommandations ont été formulées par les enquêteurs, à savoir assurer l’accès à la planification familiale à toutes les personnes qui le désire, réduire les besoins non satisfaits, permettre aux couples d’avoir des enfants au moment voulu... L’étude préconise aussi la promotion de l’allaitement maternel, intensif et prolongé pour maintenir une durée d’aménorrhée post-partum aussi long que possible.