Le passage de l’analogie au numérique aura bel et bien lieu le 17 juin 2015. C’est la date butoir retenue pour l’harmonisation mondiale du mode numérique fixée par l’Union internationale des télécommunications (Uit).
L’annonce a été faite hier par Ousseynou Dieng, expert au Comité national de pilotage de la transition de l’analogie vers le numérique (Contan) devant les Conseillers économiques, sociaux et environnementaux. L’objectif global de la stratégie nationale de passage au numérique est d’assurer aux populations sénégalaises un accès universel aux services de communication audiovisuelle par une couverture nationale en services de diffusion numérique de contenus audiovisuels.
Il faut, en outre, savoir que le passage au numérique a coûté à l’Etat du Sénégal presque 8 milliards F Cfa depuis que le projet a été mis sur pied. Sur le long terme, il aura un coût de 34 049 771 680 F Cfa.
D’après le Contan, le passage de la diffusion de l’audiovisuel analogique au numérique offre une autre configuration de la chaîne des acteurs du secteur audiovisuel. Le bouleversement technologique implique l’installation de nouvelles infrastructures adaptées au mode de diffusion numérique. La possibilité ouverte aux éditeurs de programmes audiovisuels de bénéficier d’un canal à usage multiple nécessite l’intervention de la technique du multiplexage. L’application de ce procédé prévient les interférences et garantit le respect des droits des éditeurs. La seconde phase de cette révolution technologique consiste à assurer un transport adéquat des contenus jusqu’à la diffusion au profit des populations.
Lors de cette rencontre avec les conseillers, la question sur les contenus des programmes a été au centre des préoccupations. Ils plaident l’amélioration des contenus des producteurs et le respect du cahier de charges. Car, selon eux, il faut faire en sorte que la population profite des télévisions et non le contraire. Selon Ibrahima Diagne président de la commission Energie, Mine, Industrie et Technologie du Cese, «il faut que les programmes de télévision soient revus, qu’ils soient éducatifs, culturels, formatifs pour le peuple sénégalais. La question de la libération de ses fréquences va permettre à l’Etat de déployer la fibre optique pour permettre à l’éducation à la santé de pouvoir se faire sans pour autant quitter son écran».
Par ailleurs, le Contan note que les décodeurs, les câbles, les antennes et même certaines télévisions peuvent rester inchangeables. Il note aussi qu’avec le numérique 80 chaînes peuvent être à la disposition des téléspectateurs mais les 40 seront privées et payantes pour le compte de Excaf télécoms qui a gagné le marché. C’est le coût de la révolution.