Le sélectionneur de la Côte d?Ivoire, Hervé Renard, champion d?Afrique en titre, a séjourné, du 1er au 6 avril, au Sénégal. Occasion pour lui de visiter les installations de l?Institut «Diambars», d?avoir une séance de travail avec les éducateurs, avant de revenir, pour L?Observateur, sur les clés de sa réussite sur le banc des Eléphants et son attachement à notre pays.
Coach, si l’on vous replonge dans votre passé récent, qu’est-ce qui revient à la surface ?
Un sentiment de fierté, d’avoir de nouveau gagné une Can. La première fois avec la Zambie (en 2012), j’avais pensé avoir beaucoup de chance. Pourtant, il y avait un gros travail derrière. Ce n’était pas le fruit du hasard. S’il y a une deuxième victoire (en 2015 avec les Eléphants), qui plus est une équipe composée de joueurs qui sont de fortes personnalités, des «stars», même si je n’aime pas trop employer ce mot, c’est une grande fierté.
Lequel des deux trophées a-t-il une saveur particulière pour vous ?
Tous les deux ont une saveur exceptionnelle. Avec la Zambie, c’était quelque chose qu’on n’imaginait pas, même dans nos rêves les plus fous. Avec la Côte d’Ivoire, c’est plus réel, mais tout aussi dur. Cette génération courait derrière un succès depuis de longues années. Réussir ce challenge, six mois après mon arrivée, c’est quelque chose d’exceptionnel.
Avec les Eléphants, vous êtes passé de l’enfer de Yaoundé (4-1 pour les Lions Indomptables lors des éliminatoires à l’aller) au paradis de Bata (victoire finale face au Ghana). Sur quels leviers vous êtes-vous appuyé pour porter la Côte d’Ivoire à la victoire finale, alors qu’elle n’avait pas totalement refermé la plaie du Mondial brésilien?
C’est le foot. Mais on n’est pas magicien. Je me suis appuyé sur l’esprit collectif. J’ai demandé que tout le monde aille dans le même sens. Après, il faut de la qualité chez les joueurs. En plus, l’état d’esprit a été exceptionnel. C’est ce qui a fait notre force.
Pendant cette Can, vous avez démontré une aptitude à être aussi bien dans l’action que dans la réaction ; cette capacité d’adaptation, au double plan tactique et psychologique, est-elle la marque des grands entraîneurs ?
C’est mon métier. De ce point de vue, ce n’est pas à moi de répondre. J’essaie de faire mon travail du mieux possible. Ça ne réussit pas trop mal. Mais il y a encore plein de choses à faire en football, beaucoup de challenges devant nous. Mais ce passage en Côte d’Ivoire a été accompli plus vite que je ne l’espérais. Grâce à tout le monde, il y a eu un état d’esprit exceptionnel, qui a fait qu’on a réussi à gagner cette Coupe d’Afrique.
Entre la retraite internationale de Drogba, les critiques de la presse ivoirienne lors des éliminatoires, est-ce qu’il a été facile pour vous de bâtir cette équipe ?
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