L'arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie sur le marché sénégalais serait ''préjudiciable à la maximisation de l'impact économique des télécommunications pour l'Etat du Sénégal", a soutenu, mardi à Dakar, le président de l’Association des cadres de la Sonatel (ACSON), Demba Diarra Mbodj.
"Au Sénégal, trois opérateurs (Expresso, Tigo, Orange) ont assuré une concurrence suffisante (sur le mobile) et ont garanti des investissements et des retombées économique croissants pour le pays (…)'', a-t-il avancé au cours d'une conférence de presse.
"En conséquence, a soutenu M. Mbodj, nous devons retenir qu’accroître le nombre d'acteurs sur le marché serait préjudiciable à la maximisation de l'impact économique des télécommunications et des recettes pour l'Etat du Sénégal".
Dans une interview parue dans l'édition de mardi du quotidien privé L'Observateur, le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdoul Kane a annoncé que l'Etat a reçu "des propositions venant de certains opérateurs comme MTN (..)'' et compte donc prendre ses responsabilités le moment venu après évaluation.
"MTN a simplement manifesté son désir de s'installer au Sénégal, mais nous allons évaluer pour voir si le marché sénégalais est apte à recevoir une quatrième licence. Nous mettons en avant l'intérêt exclusif de l'Etat et de la nation", ajoute-t-il.
Selon Demba Diarra Mbodj, "tous les acteurs du secteur avaient identifié qu'un 4 ème opérateur n'avait pas sa place au niveau du marché national".
Il a cité des études conduites en en 2013 par l'actuel président de Telecom Advisory Services, Raul Katz, selon lesquelles l'arrivée d'un 4e opérateur sur le marché sénégalais risque de le "déstructurer".
Abordant la question du contrôle de la supervision du trafic que l'Etat veut mettre en œuvre à travers l'Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le président de l'ASCON a soutenu que le régulateur "ne peut pas faire de contrôle permanent, car seul le contrôle ponctuel est permis''.
"Nous ne sommes pas contre le contrôle mais nous souhaitons que cela se fasse dans le cadre réglementaire en associant les consommateurs, les opérateurs. Le contrôle est prévu dans le Code (des télécommunications) mais (…) dans le cadre d'une enquête ou de recherches d'infractions'', a-t-il précisé.
Selon lui, "la Sonatel dispose d'une licence globale et par conséquent ne peut à chaque évolution technologique acquérir des licences ou autorisations".
"Il y a une telle vitesse dans l'évolution technologique que le paiement de licence pour chaque évolution, nous semble insoutenable pour la pérennité des opérateurs", a fait valoir M. Mbodj.