Le Pds constitue une menace réelle à ne pas négliger. C’est ce qui ressort de la décision du président d’organiser une prise d’armes à la place d’un défilé. Le Grand Serigne de Dakar, connaissant les agissements du parti de Wade dans le passé, salue la sagesse d’une telle mesure.
Une prise d’armes à la place d’un défilé. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une première sous l’ère Macky Sall, car il en était de même en 2012, justifié à l’époque par une volonté de montrer la voie de la sobriété tant promise. Mais en 2015, la raison est tout autre. Le président Sall s’est montré très bref : ‘’Du fait de la période de troubles’’. Ça n’a pas échappé pour autant à l’attention des observateurs. En guise d’exemple, le Grand Serigne de Dakar Abdoulaye Makhtar Diop a salué la franchise du chef de l’Etat qui a avoué la raison d’une telle initiative.
Il estime que ceux qui voulaient démentir l’information selon laquelle cela est dû à la situation politique ont tort. ‘’C’est bien qu’il (le Président) fasse comprendre aux Sénégalais les vraies motivations. On ne peut pas savoir ce qui pourrait arriver. Je me rappelle une année, j’étais membre du gouvernement, le Pds a envoyé ses militants perturber le défilé à la place de l’Obélisque’’, se souvient-il.
Une provocation à laquelle les policiers avaient répondu par des tirs de grenades lacrymogènes. Ce qui a eu comme effet de gâcher la fête. Il salue par conséquent le sens de responsabilité du chef de l’Etat. Car, à son avis, la question n’est pas de savoir si les forces de l’ordre pouvaient faire face ou pas à d’éventuels manifestants, mais plutôt de voir le sens de l’anticipation.
Sur un autre sujet, l’ancien ministre des Sports a invité le président à accorder à l’éducation l’importance qui sied. Car, il est convaincu que si l’armée nécessite un grand respect, l’école le mérite tout autant, surtout que l’on mette le focus sur la formation qui est la raison d’être de l’école. Abdoulaye Makhtar Diop estime que sur les 11 points, il n’y a qu’un seul qui pourrait poser problème : le statut de l’enseignant.
Dès lors que la loi modifiant le statut général des enseignants a été votée, son sentiment est que le plus difficile a été fait. ‘’Les autres points sont faciles à régler’’, affirme-t-il. Il demande donc au président de signer le décret de promulgation. A partir de ce moment, il ne restera qu’à faire preuve de diligence sur les dossiers bloqués à la fonction publique et corriger les lenteurs administratives. Sinon, prévient-il, ‘’il y a risque d’une année blanche’’, car après les fêtes de Pâques, ce sera le moi de mai et la fin de l’année.
Défilé du 4 avril
Au-delà de la simplicité !
‘’Ensemble des détachements, garde à vous !’’. Ce commandement hurlé, les corps se raidissent, droit comme des piquets. Au même moment, l’un des 21 coups de canon gronde. Un bruit assourdissant agresse les tympans de l’assistance. ‘’Monsieur le président de la République est arrivé’’, annonce le lieutenant colonel Adama Diop de la DIRPA. Il est 9h 57 mn. Vêtu d’un costume bleu clair, le chef de l’Etat procède à la revue des troupes, d’abord à bord du véhicule de commandement, puis à pied pour la garde présidentielle.
Après la remise des décorations aux ayants-droit, la cérémonie commence. Cette année, le thème est : ‘’La formation dans les Forces Armées du Sénégal : focus sur les écoles’’. En une quinzaine de minutes, le défilé est bouclé, sous l’autorité du commandant de la zone militaire n°1, Cheikh Ahmed Tidiane Thioune.
Les élèves dans les écoles de formation sont passés en premier, suivis des forces militaires et paramilitaires et les anciens combattants ont fermé la marche. La participation de ces derniers doit être comprise, selon le lieutenant Diop, comme une volonté de proposer des modèles à la jeunesse. ‘’Des exemples de sacrifice, de don de soi et d’abnégation’’. En tout, 1 249 hommes et femmes ont pris part au défilé.
Dans sa brève allocution, le Président a remercié puis félicité les Forces Armées pour ‘’leurs compétences reconnues à travers le monde et leur engagement au service de la nation’’. Dans une optique d’un renforcement de l’armée, Macky Sall a promis de mettre au service du grand commandement tous les moyens nécessaires à la réussite de la mission. Le président a expliqué que la prise d’armes a été décidée ‘’du fait de la période de troubles’’. Il a toutefois donné rendez-vous en 2016, pour un défilé que le Sénégal n’a jamais organisé. Le chef suprême des armées promet que la puissance de feu sera démontrée.