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Discours pour un second mandat
Publié le mercredi 8 avril 2015  |  Le Quotidien
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Le président Macky Sall délivre son discours à la Nation
Dakar, le 3 Avril 2015 - Le président de la République Macky Sall a délivré son discours à la Nation à l`occasion de la célébration du 55e anniversaire de l`indépendance du Sénégal.




La promotion des valeurs républicaines et citoyennes a rythmé le discours à la Nation de la veille du 55ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Toujours dans son quart d’heure, Macky Sall l’a illustré encore avec ses trois drapeaux flottant en arrière fond de son décor.

Le civisme, il en a fait son cheval de bataille depuis son arrivée au pouvoir avec la cérémonie régulière de levée des couleurs ou encore la «Construction citoyenne» qui accompagne le ministère de la Jeunesse. Ce démembrement ministériel qu’il a adjoint à celui du Travail, qui n’a pas encore créé la moitié de l’ambitieux chiffre de 300 mille emplois par an qu’il avait promis. L’appel à la rupture, surtout, à la ponctualité est resté vain depuis ce 3 avril 2012. Rien n’est fait pour remédier à cette tare administrative. Aujourd’hui, Macky Sall invite (encore !) à «cultiver la mystique du travail et du civisme». Vœu pieux ! Surplace ! Le Président Sall a puisé cette fois-ci dans le «Senghorisme», sans être un «Senghorien» même s’il fréquente Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse ; même s’il a compté sur Abdoul Aziz Tall au point de ressusciter «l’organisation et la méthode» chères au poète. «La discipline, disait-Senghor, c’est l’obéissance à une règle de conduite établie en vue du bien commun et qui, partant, s’impose à tous les membres de la communauté … Ce qui est vrai de l’Ecole et de l’Armée l’est, encore beaucoup plus, de la Nation», rappelle-t-il.

Discours d’indépendance
Macky Sall colle au contexte son discours en chantant l’«indépendance». A ceux qui doutent encore de notre indépendance, il affirme que nous le sommes déjà. «Aujourd’hui que notre destin est entre nos mains, c’est sur nous-mêmes que nous devons gagner les batailles futures de notre indépendance», souligne-t-il, précisant que celle-ci est «une dynamique en construction». L’indépendance économique, pour lui, reste «notre défi pour le présent et l’avenir (…) en nous libérant du besoin de l’aide et de la dépendance de l’extérieur pour tout ce que nous pouvons produire par nous-mêmes». Pour ce faire, il faudra passer, entre autres, par l’autosuffisance alimentaire qu’il a promise en 2017. Macky Sall mise sur une production de 1 million 600 mille tonnes de riz dans le cadre du Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas). Ce ne sera pas sans fracas.

Peur du réchauffé
Dans son message à la Nation, le chef de l’Etat s’est réservé de faire du réchauffé. Que pouvait-il dire d’autre après ses réalisations dans le social notamment, avec la baisse du loyer, la couverture maladie universelle, les bourses familiales. Ce serait un discours de plus, et d’annonces. Lui-même s’en est rendu compte en rappelant le déjà dit et entendu : «A l’occasion du Nouvel an, je vous avais entretenus des projets et programmes déjà achevés ou en cours, après l’adoption en février 2014 du Plan Sénégal émergent, le Pse», «les projets que j’ai inaugurés lors de ma tournée économique dans les régions sud en février»… S’il est vrai que le Pse a obtenu une partie de son financement, il demeure que maintenir le rythme de ses réalisations, comme il l’a dit, c’est aussi maintenir la lenteur.

Appel sans réserve
Macky Sall a tenté de rassurer par les termes suivants : «Nous sommes sur la bonne voie», «notre chance est…», «ensemble, j’ai confiance… ». Mais il ne s’adresse pas qu’au Peuple. Le contexte politique fait que cet appel du chef de l’Etat à rassembler «toutes les forces vives de la Nation, (…) au-delà de toutes les contingences» est aussi celui du chef de l’Apr à l’endroit des forces politiques de tous bords. Il dit : «Chaque citoyen a sa place dans l’édification de l’œuvre de construction nationale.» Mais veut-il dire aussi que chaque politique a sa place dans la massification du parti ou de la coalition présidentiels ? Certains ont déjà anticipé son invite en rejoignant son camp et, sans doute, d’autres, les plus irréductibles, saisiront cette main tendue pour traverser l’autre rive. Au moment où le Pds est divisé par la candidature de Karim Wade, au moment où le Ps file droit vers 2017, Macky Sall mise sur cet appel pour décrocher un second mandat.
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