Les viols et autres violences persistantes faites aux femmes sont un obstacle au développement humain, a indiqué, mardi à Dakar, la présidente de l'association des juristes du Sénégal (AJS), Fatou Kiné Camara.
Mme Camara s'exprimait lors d'un atelier de formation et de sensibilisation sur la prise en charge des victimes d'agressions sexuelles et de violences conjugales regroupant des magistrats, des officiers de Police, des agents de santé, etc.
''Il est urgent d'agir contre les violences faites aux femmes pour mieux les protéger et éviter la persistance de tels phénomènes qui font obstacle au développement humain'', a souligné la présidente de l'AJS.
Cette bataille est d'autant plus nécessaire à mener que de récentes études ont révélé que le nombre d'agressions sexuelles a doublé ces cinq dernières années au Sénégal, a estimé Mme Camara.
Pour sa part, la secrétaire générale adjointe de l'association, Khady Sarr Ndiaye a souligné que '' malgré le fait qu'elles constituent 52% de la population locale, les femmes restent marginalisées aux plans économique, politique, professionnel et social''.
''La promotion des droits de la femme et de l'enfant aideront grandement à éliminer cette marginalisation'', a relevé Mme Ndiaye au cours de cet atelier de formation sur les procédures opérationnelles standard dans la prise en charge intégrée des victimes d’agressions sexuelles et de violences conjugales.
Selon elle, ''115 femmes contre 7 hommes rapportent avoir eu des peurs incontrôlées consécutives à des cauchemars causés par les violences sexuelles ou conjugales''.
‘’Les conséquences de ces violences peuvent aller jusqu’à la perte définitive de tout courage chez la femme. Il est important aujourd’hui de mettre fin à ses pratiques d’atteinte à la dignité de la personne notamment de la femme’’, a soutenu Mme Ndiaye.
''Il est nécessaire pour les pouvoirs publics et les acteurs concernés de contribuer à l’éradication des violences basées sur le genre par la validation et l’application des directives pour des réponses efficaces contre le phénomène'', a souligné la secrétaire générale adjointe de l'AJS.