Une élection présidentielle anticipée à la place d’un référendum pour réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans. Voilà ce que propose, à Macky Sall, le leader de la Convergence Bokk Gis Gis et ancien patron du Sénat Pape Diop pour mettre fin à la polémique qui prend de plus en plus de volume, surtout au sein de l’Apr (parti au pouvoir) dont certains membres comme Moustapha Cissé Lô affichent ouvertement leur opposition à la volonté de leur chef de file d’écourter son mandat. Pour Pape Diop d’ailleurs, l’organisation d’une présidentielle anticipée permettrait par ailleurs d’économiser de l’argent.
Le débat sur la réduction sur la réduction du mandat du président de la République continue de diviser les acteurs politiques. Si certains soutiennent la décision du chef de l’Etat de ramener le quinquennat, d’autres, à l’image de Moustapha Cissé Lô, estiment que Macky Sall doit aller au bout de son septennat pour respecter la Constitution. Le quatrième président du Sénégal semble cependant bien décidé à respecter sa promesse.
Pour autant, il a annoncé un référendum pour 2016 afin de réduire le mandat à 5 ans, une consultation organisée paradoxalement moins d’une année avant la présidentielle de 2017. Seulement, de l’avis de Pape Diop, la tenue de cette consultation populaire, à une année de l’élection présidentielle, n’est pas opportune. L’ancien président de l’Assemblée nationale propose ainsi l’organisation d’un scrutin présidentiel anticipé en 2017. « On n’aurait pas besoin d’un référendum. Il aurait suffi tout simplement que le Président Macky Sall prenne la décision d’organiser une élection anticipée. Ce qui nous aurait fait économiser de l’argent pour notre pays. C’est une promesse qu’il avait faite aux populations sénégalaises, une promesse qu’il doit tenir », a déclaré au micro de la Rfm (radio privée) le président de la Convergence démocratique / Bokk Gis Gis, engagé dans une tournée nationale.
Outre la question de la réduction du mandat présidentiel, le leader de la Convergence démocratique Bok Gis Gis et ancien maire de Dakar s’est dit également persuadé qu’une alliance entre les différents dissidents du Parti démocratique sénégalais (PDS) est possible pour la prochaine élection présidentielle. «Nous sommes de la même famille. Nous avons partagé beaucoup de choses. Et ce qui nous lie est plus important que ce qui nous divise aujourd’hui. Nous sommes appelé un jour à nous retrouver, impérativement », a-t-il dit. Idrissa Seck, Souleymane Ndéné Ndiaye, Abdoulaye Baldé et les autres anciens membres du Pds ayant quitté la barque conduite par le Pape du Sopi sont ainsi invités par Pape Diop à sceller les retrouvailles pour contrer Macky Sall, en 2017.
A noter enfin que Pape Diop a esquivé la polémique qui a suivi son absence, lors de la décoration par Macky Sall des personnalités de l’Etat, ex-Premiers ministres et anciens présidents d’institutions comme l’Assemblée nationale. Interpellé sur les raisons de son absence, l’ancien maire de Dakar a dit «qu’il n’a aucun commentaire à faire» à ce sujet.