Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

International

Coup d’Etat manqué en Gambie: six soldats jugés en secret et condamnés (militaires, ONG)
Publié le vendredi 3 avril 2015  |  AFP
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




Dakar, 2 avr 2015 (AFP) - Trois soldats accusés d’être impliqués dans un
coup d’Etat manqué fin décembre 2014 en Gambie ont été condamnés à mort, et
trois à la prison à vie après leur procès tenu en secret devant un tribunal
militaire, selon Amnesty International et des militaires gambiens jeudi.
Annoncés par Amnesty dans un communiqué diffusé par son bureau pour
l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar, le procès et les
condamnations ont été confirmés à l’AFP par des militaires à Banjul joints
jeudi soir.
"Un tribunal militaire a condamné trois soldats à mort et trois autres à la
réclusion à perpétuité à l’issue d’un procès ayant eu lieu lundi 30 mars", a
affirmé Amnesty. Le procès "s’est déroulé en secret, les médias et des
observateurs indépendants se sont vu interdire d’y assister".
Les militaires joints, ayant tous requis l’anonymat, ont confirmé les six
condamnations qui, selon l’un d’eux, ont été "prononcées lundi matin (30
mars)" lors d’une audience placée sous forte surveillance sécuritaire.
Parmi les accusés, figuraient Modou Njie, Saikou Jarju et Lamin Sanneh, qui
"ont écopé de la peine de mort". Trois autres, Abdoulie Jobe, Amadu Sow et
Buba Bojang, "ont été condamnés à la prison à vie", a précisé la même source.
Modou Njie, blessé lors du coup d’Etat manqué de fin décembre 2014, ne
"semblait pas avoir complètement recouvré la santé", a-t-elle indiqué, sans
plus de détails.
Un proche d’un des condamnés à mort a indiqué à l’AFP que sa famille n’a
pas été autorisé à le voir depuis le 30 mars.
Amnesty a indiqué que d’après ses informations, "il est possible que les
soldats aient été déclarés coupables de trahison, de conspiration, de
mutinerie et d’aide à l’ennemi".

- "Doutes" sur l’équité du procès -

A Banjul, le palais présidentiel a été attaqué le 30 décembre 2014 par des
hommes armés, en l’absence du chef de l’Etat Yahya Jammeh, alors en séjour
privé à l’étranger.
Les autorités gambiennes ont annoncé avoir identifié une quinzaine de
participants à l’attaque, dont certains ont été tués durant les combats.
M. Jammeh, qui dirige la Gambie d’une main de fer depuis le coup d’Etat qui
l’a porté au pouvoir en 1994, a déclaré vouloir "faire un exemple, "promettant
de se "débarrasser" des meneurs de l’attaque "un par un, jusqu’au dernier".
Selon Amnesty, "en janvier, au moins 30 proches" des suspects identifiés
"ont été incarcérés sans inculpation et privés de la possibilité de
s’entretenir avec des avocats et avec leur famille. Beaucoup ont été remis en
liberté depuis lors, mais un certain nombre sont toujours détenus au secret
trois mois plus tard".
L’ONG "demande que les condamnations à mort soient commuées en peines
d’emprisonnement, en attendant l’ouverture d’un nouveau procès respectant les
normes internationales d’équité en la matière sans que la peine de mort ne
puisse être requise".
"Le système gambien de justice présente de graves déficiences et l’équité
de ce procès nous inspire des doutes, étant donné qu’il s’est tenu en secret",
a déclaré Stephen Cockburn, un responsable adjoint du bureau régional
d’Amnesty à Dakar.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme est "profondément
préoccupé" par ces condamnations en Gambie, à l’issue d’un procès tenu en
secret qui jette par ailleurs des doutes sur le respect des droits de la
défense, selon porte-parole, Rupert Colville.
"Nous espérons que les six détenus seront autorisés à faire appel, comme
c’est leur droit, et nous appelons le gouvernement gambien à maintenir son
moratoire sur l’application de la peine de mort", a déclaré M. Colville à
Genève.
Neuf prisonniers, dont deux Sénégalais, qui étaient dans le couloir de la
mort en Gambie y ont été exécutés en août 2012.
strs-cs/tll
Commentaires