700 personnes se sont donné rendez-vous à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), hier matin pour porter plainte contre Youssou Diagne, patron d’Agir Immo qui ploie sous le poids des procédures judiciaires. Elles lui réclament 2,5 milliards F Cfa investis dans l’achat de terrains.
Pus de 700 plaintes en main, Moussa Ndao, porte-parole du collectif des victimes d’Agir Immo, enjambe les escaliers du bureau de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Les victimes de Youssou Diagne cherchent justice auprès de Nafy Ngom Keïta après des années «d’injustice». Cette affaire, selon eux, démontre le niveau de corruption et la mal gouvernance dans ce pays «qui continue à protéger la personne qui a volé des centaines de milliers de F Cfa». «Nafy Ngom Keïta a fait ses preuves et nous sommes sûrs qu’en venant ici, elle fera tout le nécessaire pour nous rendre la justice», explique Alioune Badara Guèye, le président du Collectif des victimes qui estime que «plus d’un millier d’honnêtes citoyens» ont été roulés dans la «farine». En se tournant vers l’Ofnac, les victimes espèrent que leur appel sera entendu par Macky Sall pour recouvrer les 2,5 milliards de F Cfa perdus dans cette affaire.
Dans les dernières années, les victimes avaient déposé des centaines de plaintes auprès de la police, la gendarmerie et au niveau du Parquet. «Le directeur de l’agence immobilière s’est fait arrêter par la justice avant d’être libéré», dénoncent les victimes. Dans la plainte distribuée à la presse, elles prétendent que Youssou Diagne «déclare haut et fort à qui veut l’entendre, qu’il connaît mieux les arcanes de la justice que ses victimes … et qu’il sortira victorieux de ce combat». Voix remplie d’émotion, Moussa Ndao explique la manière avec laquelle, il a été floué par le promoteur immobilier. «Nous avons souscrit à son programme qui consiste à octroyer des logements et des terrains. Ces propositions étaient tellement alléchantes que certains on acheté plusieurs terrains ou ont même investi dans l’intégralité. Après plusieurs années, quand les gens ont commencé à demander leurs terrains, on s’est rendu compte qui nous avions été victimes d’une escroquerie. Aujourd’hui, personne ne peut brandir un titre sur les terrains», continue-t-il. «On ne sait plus où aller, on ne sait plus à qui se fier», annonce Alioune Badara Guèye, le président du Collectif des victimes. Et il se confond en interrogations : «Pourquoi la justice ne réagit pas, pourquoi la justice ne procède pas à la saisie des biens de Youssou Diagne?»