La belle saisie, réalisée par les douaniers sénégalais, ne devrait pas pousser à sous-estimer la menace représentée par les 160 autres conteneurs qui attendent depuis Dubaï, le moyen d’accoster sur nos rives.
Le gros coup que la Douane sénégalaise a réussi hier, en mettant la main sur 189 tonnes de sucre en provenance de Dubaï, et qui étaient destinées au marché sénégalais, est à marquer d’une pierre blanche, car il marque le réveil des gabelous.
En effet, depuis des années, le sucre consommé à Touba et dans les villages environnants, entrait dans le pays par contrebande, au vu et au su des douaniers. Il a fallu que le responsable régional du commerce de Diourbel décide à y mettre bon ordre, pour que, comme par miracle, les douaniers sortent de leur torpeur. Et il faut leur reconnaître que depuis, ils n’ont pas ménagé leurs efforts dans leur lutte contre les fossoyeurs de l’Economie nationale. Car avant la saisie d’hier, c’est 270 tonnes de sucre qui avaient été appréhendées, toujours au port de Dakar.
La cargaison de sucre saisie hier, représente, selon le communiqué du bureau de presse de la Douane, 132 millions de francs Cfa en valeur locale. La cargaison officiellement déclarée était d’une valeur moindre que cela. Les véritables propriétaires de la marchandise sont en cours d’identification, afin d’être présentés à la justice.
Toutefois, Le Quotidien a appris que les autorités douanières auraient tort de se reposer sur leurs lauriers, car des informations crédibles indiquent que c’est plus de 160 conteneurs de sucre qui auraient été affrétés de Dubaï, et qui n’attendraient que le moment opportun pour débarquer au port de Dakar.
En attendant, le nouveau dynamisme des gabelous n’est pas pour gêner la Compagnie sucrière du Sénégal (Css). Les services commerciaux de la société de Mimran, qui se désolaient de ne pouvoir vendre de quantité significative de sucre dans la zone de Touba, du fait de la contrebande, indiquent avoir noté un certain bond dans les quantités vendues dans la zone. Au grand plaisir des employés.