Le gouvernement du Sénégal a mis fin à l’expérimentation de la 4G. Les autorités entendent ainsi identifier les options possibles de mise en vente de cette licence, en prenant en compte les intérêts du Sénégal. Car, le Président Macky Sall a jugé dérisoires les offres de la Sonatel et de l’Artp respectives de 12 et 15 milliards de francs Cfa.
La phase-test de la 4G ne sera pas prolongée une deuxième fois. Le gouvernement a décidé de suspendre l’expérimentation de cette fameuse licence. L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a notifié hier, aux opérateurs de téléphonie, que le moratoire du 31 mars décidé à la suite de la requête du Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne, expire ce mardi à 23h 59 mn. Avant cette prolongation, le gouvernement avait autorisé une phase-pilote d‘avril 2013 au 31 décembre 2014.
Les autorités entendent, à travers cette décision, préserver les intérêts du Sénégal et à donner au pays, les chances d’obtenir les meilleurs résultats dans cet exercice d’attribution des autorisations d’exploitation de la 4G. En effet, les propositions faites par les opérateurs de téléphonie ont été jugées insuffisantes et ne prennent pas en compte les préoccupations de l’Etat du Sénégal en termes d’investissements futurs.
Du côté de la Sonatel, les responsables disent n’avoir pas été invités «à soumettre une proposition pour l’obtention d’une licence 4G». Mais Le Quotidien a appris que la société nationale de télécoms a fait une proposition de 12 milliards de francs Cfa. Face à cette modique somme, Abdou Karim Sall, directeur général de l’Artp et son équipe ont proposé 15 milliards. Et le rapprochement de ces deux offres a fait sorti le Président Macky Sall de ses gonds. En Conseil des ministres, le chef de l’Etat a indiqué qu’on a manqué de respect au Sénégal. Quant on sait que des pays comme le Maroc et la Côte d’Ivoire ont respectivement attribué cette licence à un montant de 260 millions d’euros, soit plus de 170 milliards de francs Cfa par opérateur. Macky Sall a exigé que le Sénégal optimise ses chances dans ce cadre en travaillant à la recherche d’un cabinet d’audit, qui se verra confier le processus d’attribution de cette licence de téléphonie. Le président de la République ne veut pas que la licence 4G soit bradée.
Malheureusement, les responsables de l’Artp ne semblent pas être animés par le même sentiment. En effet, s’ils avaient pris le dossier au sérieux, des prix de vente auraient dû être fixés aux opérateurs depuis longtemps.
Pour essayer d’harmoniser les positions de toutes les structures de l’Etat, le Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne, a reçu le collège des délégués de l’Artp, qui fait office de Conseil d’administration de l’institution, en même temps que le directeur général Abdou Karim Sall, et ce fut pour leur annoncer la décision de la suspension de cette phase expérimentale. Il faut noter qu’après son dérapage dénoncé en son temps par Le Quotidien, le Pm Dionne semble avoir pris les mesures des intérêts de l’Etat.
En attendant, comme l’a indiqué la Sonatel dans un communiqué, les clients peuvent continuer à surfer sur le réseau 3G+ du Sénégal. Mais, la couverture sur ce réseau n’est pas des meilleures et ne serait, selon des chiffres de l’Artp que de 38%. Face à cela, le collège des délégués de l’Artp avait demandé que des sanctions soient prises à l’encontre des opérateurs. Mais jusqu’ici le Dg a préféré fermer les yeuxLe 3G ne couvre pas tout le territoire national. Son taux de couverture n’est que de 38%. Ainsi, le collège des délégués de l’Artp avaient demandé que des sanctions soient prises à l’encontre des opérateurs. Mais jusqu’ici, le régulateur a fermé les yeux.