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Prolongation du verdict de la Crei: Karim en ballotage défavorable !
Publié le mercredi 1 avril 2015  |  Sud Quotidien
Karim
© Autre presse par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade




Ballotté entre l’étau de la Cour suprême qui a été saisie par sa défense afin de casser le verdict de la Crei, et l’enclume d’une grâce présidentielle relevant des prérogatives du chef de l’Etat, Karim Wade est parti pour passer encore six mois en prison. Dans l’attente du délibéré d’une institution juridictionnelle qui a un semestre pour se prononcer sur la requête de la défense, qui vient d’être profondément chamboulée, occasionnant encore l’appréhension chez certains de ses avocats conseils, l’ex-ministre d’Etat vit en vérité la troisième mi-temps d’une reddition des comptes qui risque de lui être encore plus rédhibitoire.

Sous l’attente de la Cour suprême qui a encore six mois pour se prononcer sur la légalité de sa peine de six ans d’emprisonnement et de l’amende de 138 milliards de francs Cfa, à lui infligées par la Crei, Karim Wade n’est apparemment pas encore sorti de l’ornière. Après avoir ainsi passé près de deux années en prison (depuis le 17 avril 2013), l’ancien ministre d’Etat libéral et fils du Président sortant Abdoulaye Wade voit son avenir et sa liberté relever provisoirement d’une institution qui ne lui donne aucun gage de casser l’arrêt de la Crei, comme souhaité par sa défense, et le renvoyer à un autre procès devant la même Cour conduite par une autre équipe de magistrats. Est-ce la raison des cris d’orfraie notés chez l’un de ses avocats, en l’occurrence Me Seydou Diagne, qui s’est ouvertement inquiété entre autres du chamboulement opéré au niveau de la Cour suprême et officialisé vendredi dernier, lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), présidée par le chef de l’Etat.

Seulement, comme si plusieurs sons de cloche semblaient émaner de la défense, d’autres conseils de Karim Wade et cie ont ramé à contrecourant des appréhensions de Me Seydou Diagne, relativement à cette «restructuration» de la Cour suprême. A l’instar de ce membre de la défense qui préfère garder l’anonymat, ou même de Me Baboucar Cissé (voir par ailleurs), l’un des avocats de Bibo Bourgi, qui ne voit aucun acte politique dans ce changement opéré au sein de la Cour suprême dont l’ancien président, le magistrat Papa Oumar Sakho, a été remplacé par son homologue Mamadou Badio Camara, et dont le nouveau Procureur général est désormais Cheikh Tidiane Coulibaly. Pour rappel, c’est ce même magistrat qui était chargé de présider la chambre criminelle devant juger le travail d’Henry Grégoire Diop et qui avait été au centre d’un des arrêts rendus le 6 février 2014 rendant recevable la requête de Karim Wade relative aux exceptions soulevées par la défense et de nature à entacher un procès équitable. Avant finalement la requête en rabat d’arrêt validée du procureur général.

En tout état de cause, force est de constater qu’au lendemain de la condamnation de Karim Wade par la Crei et de la saisine par sa défense de la Cour suprême, aux fins de casser l’arrêt de la Cour, l’ancien ministre d’Etat est suspendu à un hypothétique verdict qui le maintient encore en prison pour six mois. Avant de le renvoyer vers un autre jugement au niveau d’une Crei dirigée par une autre équipe de juges, en cas de cassation et d’annulation de l’arrêt qui l’embastille encore pour six autres années de sa vie et 138 millions d’amende.

A défaut d’un délibéré favorable de la Cour suprême, ce qui serait un véritable camouflet pour le pouvoir qui compte faire, avec le procès contre les biens mal acquis, de la pédagogie par l’exemple, Karim Wade se verrait tout simplement à la merci de l’actuel ennemi public numéro 1 de son père, Macky Sall et d’une grâce présidentielle. Le candidat à la présidentielle de 2017 serait-il, dans ce cas-là, «réhabilité» par le candidat du pouvoir qui n’entend ni plus ni moins que rempiler à son poste de Premier des Sénégalais ? Qui sait ? L’histoire politique du Sénégal regorge de condamnations ou d’inculpations d’hommes politiques qui n’ont pas purgé toute leur peine, en raison de non lieu ou de grâce présidentielle. Sud quotidien en dresse un léger focus (voir par ailleurs).
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