Les alliances et désalliances politiques font le bonheur de la livraison de mardi de la presse quotidienne, dont plusieurs titres annoncent l'arrivée de nouvelles recrues au sein de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel.
"La saison des transhumants", constate par exemple Enquête dont la Une est illustrée par deux photos grandeur nature de Sitor Ndour et Bécaye Diop, deux responsables politiques qui viennent de matérialiser par un meeting leur ralliement à l'Alliance pour la République (APR).
"Après Awa Ndiaye et Innocence Ntap, Sitor Ndour et Bécaye Diop déposent leurs baluchons à l'APR", souligne le journal, non sans revenir sur la "grande offensive" entreprise par des responsables apéristes en quête de nouvelles recrues.
"Macky Sall s'est fait le héraut de la rupture durant la campagne électorale et a continué de le clamer durant ses trois ans de gestion. Mais les réalités du terrain ont vite triomphé des principes d'ordre général. Le parti au pouvoir prêche la transhumance à outrance, comme il est d'usage. La politique autrement n'est pas pour demain", relève Enquête.
"Le président Macky Sall a la claire conscience que celui qui veut aller loin, ménage sa monture. Sur ce registre précis, il est en train de construire sa réélection en 2017 ou 2019. Il a articulé son plan sur trois leviers : domestication de la société civile, neutralisation du PDS et démantèlement des alliés", commente Direct Info dans son billet du jour.
"Macky accélère la cadence" de la transhumance politique, estime le quotidien Walfadjri, parodiant un slogan du pouvoir incitant à l'accélération de la cadence des réalisations économiques et sociales au profit des populations sénégalaises.
"Avec l'approche de l'échéance électorale de 2017, Macky Sall semble être pris par la fièvre de la transhumance politique. Obnubilé par un second mandat, il recrute à tour de bras principalement dans son ancien parti", le Parti démocratique sénégalais (PDS), une des formations majeures de l'opposition actuelle, écrit Walfadjri.
Pour tout dire, le vent politique du moment ne semble pas aller dans le bon sens pour le PDS, qui vient d'enregistrer la démission de l'ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, dernier chef de gouvernement de l'ancien président Abdoulaye Wade.
"C'est sans surprise que Souleymane Ndéné Ndiaye a annoncé, hier (lundi), son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS), et la résolution qu'il a prise de créer un parti en vue de la présidentielle de 2017 à laquelle il compte participer", note le quotidien Le Populaire.
Le départ de Souleymane Ndéné Ndiaye est "une défection de taille dans les rangs du Parti démocratique sénégalais, quelques jours après la désignation de Karim Wade comme candidat de l'ancienne formation politique au pouvoir à la présidentielle de 2017", juge le quotidien national Le Soleil.
Cette démission "intervient quelques jours après le choix de Karim Wade comme candidat" du PDS, renchérit Le Quotidien. Le journal ajoute que de cette manière, Souleymane Ndéné Ndiaye "suit sa logique de ne +jamais être derrière le gosse+", en l'occurrence Karim Wade.
Karim Wade avait été plébiscité par le PDS, le parti fondé par son père, deux jours avant sa condamnation par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) à six ans de prison ferme et au paiement d'une amende de 138 milliards de francs CFA pour enrichissement illicite.
Selon L'Observateur, Souleymane Ndéné Ndiaye qualifie ce choix de "dévolution monarchique du pouvoir" et "annonce qu'il bénéficie du soutien de beaucoup de responsables libéraux dans son projet".