Aïda Mbodji persiste et signe dans sa contestation de l’appel à candidature ayant conduit au choix de Karim Wade comme candidat du Pds à la prochaine présidentielle. A l’occasion de l’Assemblée générale de la fédération départementale libérale de Bambey qui s’est tenue hier, dimanche, l’ex-ministre et présidente du Conseil départemental de Bambey s’est démarquée de toute implication audit processus, tout au plus assimilé à de la « diversion ». Dans la foulée, elle a dicté à Me Wade et au Pds l’ordre des priorités qui doit être celui du parti : la libération des détenus et « otages politiques » avant la mise en route de la dévolution « démocratique » du pouvoir au sein du Pds.
La responsable départementale du Parti démocratique sénégalais de Bambey a ainsi commencé par condamner vivement, à l’occasion de l’Assemblée générale tenue à la salle des banquets de la mairie de la dite localité, les arrestations de ses camarades libéraux qu’elle juge « arbitraires et abusives». Pour elle, le seul combat qui vaille aujourd’hui est la libération de ces «otages politiques ».
Mme Aïda Mbodji a expliqué ainsi : «nous avons écrit au secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, Me Abdoulaye Wade, depuis le 13 mars dernier pour l’alerter mais aussi alerter l’opinion nationale et internationale par rapport aux différentes manœuvres qu’on peut assimiler à la théâtralisation. L’unique combat que nous devons mener est de nous battre pour la libération de nos otages politiques et de nos détenus politiques ». L’essentiel est, dira-t-elle, « de renforcer la cohésion du parti et d’avoir une position et une démarche consensuelle et d’avoir une approche inclusive qui pourra nous permettre d’aller de l’avant et de porter le combat de la libération des otages politiques ». Et d’ajouter : « C’est cela, notre priorité ».
La présidente du Conseil départemental de Bambey s’est opposée, dans la foulée et encore une fois, à tout appel à candidature au niveau du Pds. « Toute chose comme l’appel à la candidature n’est que diversion. Nous marquons notre opposition à ce processus. Nous n’avons jamais participé au processus, malgré le fait qu’on ait envoyé des délégués au niveau du bureau politique ». Et de préciser : «Nous tenons à affirmer que notre fédération n’a ni voté ni participé, à aucun moment du processus. Pas plus, elle ne s’est impliqué à l’appel à candidature». Aïda Mbodji poursuivra en disant que «les enjeux de l’heure, c’est d’écouter les populations, aller à la base et renforcer la cohésion du parti pour la libération des détenus. Après leur libération, qu’on puisse dérouler un programme de dévolution démocratique du pouvoir au sein du Parti démocratique sénégalais, c’est-à-dire partir de la base au sommet, impliquer toutes les forces vives de la nation et du parti. C’est la seule alternative qui vaille face un régime qui excelle dans la dérive, face un régime qui a pour seul programme la traque des biens supposés mal acquis ».
Non sans rappeler que la fédération de Bambey réaffirmer son ancrage dans le libéralisme et son appartenance au Parti démocratique, Aïda Mbodji a mis en garde le régime dans sa volonté de remettre en cause les libertés et droits acquis de haute lutte par le peuple sénégalais. Dans la mouvance, elle a vivement condamné « toute tentative d’entrave des libertés d’opinion et d’expression, au nom de quelque raison que ce soit».