La présidente de l’ONG Médisol-International, le docteur Rose Wardini, a estimé lundi que "la peur" était la cause du faible nombre de femmes qui se sont fait dépister du cancer du col de l’utérus, samedi et dimanche à Sokone (Centre).
"Sur un objectif d'une centaine de femmes, seulement 25 ont se sont fait dépister", a signalé le médecin-gynécologue, au terme d'une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus déroulée le week-end dernier dans la commune de Sokone (région de Fatick).
Même pour atteindre cet effectif, Médisol-International a mené à Sokone une intense campagne sur le dépistage du cancer du col de l’utérus, a signalé Rose Wardini.
Les femmes ne se sont fait pas dépister massivement, de "peur de découvrir quelque chose d'inattendue", a-t-elle expliqué, estimant que cette attitude à l'égard du dépistage est la preuve qu'il faut faire davantage de "sensibilisation" sur cette maladie.
La campagne de dépistage déroulée à Sokone l'a été à l'occasion d'une tournée que mène Médisol-International dans plusieurs régions du pays, selon la gynécologue.
"Il faut que la sensibilisation sur l’importance du dépistage soit menée dans toutes les localités, surtout dans les localités où les femmes n'ont pas pris conscience de la nécessité" de se faire dépister, a-t-elle souligné.
Deux tiers des 25 femmes dépistées à Sokone présentent des lésions sur le col de l’utérus, a signalé Rose Wardini. "Des lésions qui peuvent évoluer à un stade un peu plus compliqué", a-t-elle ajouté, soulignant la nécessité d'assurer le suivi de ces femmes.
Le dépistage permet de "sauver les femmes de cette affection ravageuse", le col de l'utérus, dont l'évolution "est encore catastrophique au Sénégal", selon le médecin.
"Nous sommes un pays à faible revenu. Nous n’avons pas besoin de traiter des cancers qui nous coûtent des millions de francs. Donc, il faut encourager le dépistage", a insisté la présidente de Médisol-International.