Les membres de l’Association des étudiants catholiques du campus de l’Ucad de Dakar ont offert hier, vendredi, pour la deuxième fois en ce temps de carême, un service de restauration aux étudiants ayant fréquenté le restaurant Self du campus après celui de l’Argentin le 13 mars dernier.
En ce temps de carême tous les actes de bienfaisances sont un trésor à Dieu. Et quiconque s’y donne avec amour obtient la plénitude de la miséricorde. N’est-ce pas là, nous rappellent les béatitudes qui nous montrent comment être vraiment heureux dans notre vie quotidienne en suivant les conseils de Jésus, lesquels nous aident à être heureux même au-delà des souffrances.
L’enseignement des Béatitudes pratiqué au quotidien fait entrer dans le royaume des Cieux et fait goûter au bonheur éternel. Elles (béatitudes) présentent un idéal chrétien tel qu’enseigné par Jésus fondé sur l’Amour, l’humilité, la clémence et la compassion. Et ça l’Association des étudiants catholiques du campus universitaire de Dakar (Aecc) l’a bien compris, en offrant gratuitement le service de restauration aux étudiants musulmans. Ce, en suppléant le personnel du restaurant Self du campus en charge de la restauration des étudiants. Hier, vendredi 27 mars, les étudiants catholiques ont assuré le service de leurs camarades musulmans qui ont fréquenté ledit restaurant. Une générosité renouvelée après celle faite le 13 mars dernier au restaurant Argentin de l’Ucad.
Observer le jeûne, en servant le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner sans avoir salivé, voire mourir d’envie de goûter n’est pas du tout facile. Cela relève du dépouillement, de l’oubli de soi même. Un petit détour fait hier, vendredi sur les lieux, nous a permis de constater cet acte combien important en ce temps de carême.
Elisabeth Daba Loum, étudiante en L2 au département Lettres modernes déclare: «J’avoue que c’est la première fois que je me donne à ce service et ce n’est pas du tout facile. Par exemple, je viens de servir quelqu’un et voilà qu’on me fait comprendre que ça ne se passe pas comme ça. D’aucuns vous disent c’est peu, d’autres c’est mal servi. Franchement j’avoue que je viens de comprendre combien il est difficile de restaurer les étudiants. Nous devons respect et reconnaissance à ces restaurateurs. Toutefois je suis prête à renouveler cet acte de bienfaisance».
Saturin Habib Coly, en master II au département des langues et civilisations germaniques de l’Ucad quant à lui de souligner: «Nous remplaçons le personnel actif à 90% pour les trois repas. Nous sommes ici depuis le matin et ce, jusqu’au soir. Nous sommes dans tous les services de la restauration excepté la cuisine. Nous l’avions déjà fait le 13 mars dernier au restaurant Argentin. Et ceci rentre dans le cadre de notre œuvre de charité. J’avoue que ce n’est pas facile, mais ceci reste une démarche de foi», a dit M. Coly, vice président de l’Aecc.
Selon Bacary Demba Baldé, maître du restaurant Self: «Cet acte est de haute portée. C’est une trentaine d’étudiants qui nous accompagnent aujourd’hui dans tout le maillon de la chaine de restauration, excepté la cuisine. Ils sont présents depuis le matin. Nous avons mobilisé quelques agents pour leurs indiquer quelques détails. J’admets qu’ils sont dynamiques». «Ce geste leur permet de comprendre combien il est difficile de gérer les étudiantes de diverses origines, aux humeurs et tempéraments ineffables. Tout de même nous leur encourageons», a-t-il conclu.