Des émissaires de clubs turcs faisaient partie des nombreux agents et recruteurs venus prospecter le marché du football africain lors de la 19e édition du CHAN U20, du 8 au 22 mars, a constaté l’APS.
Parmi ces émissaires se trouvait Bülent Akin, ancien joueur de Galatasaray, l’un des clubs les plus titrés de la Turquie. L’ancien attaquant des Lions du Sénégal, Diomansy Kamara, l’a persuadé de venir au Sénégal, à la rencontre des U20 des huit pays ayant disputé le CHAN 2015 et du football sénégalais. Il était au service de Gençlerbirligi (élite turque).
"Je connaissais l’Afrique du Nord. Mais avec ce CHAN, j’ai décidé de faire le déplacement au Sénégal, qui est un pays culturellement proche de la religion musulmane", a expliqué l’ancien milieu de terrain de Gençlerbirligi, rencontré à Dakar Sacré-Cœur, au milieu d’autres agents turcs et italiens.
Ils avaient été invités par Sidy Fall, un agent de joueurs sénégalais basé à Milan (Italie) et président d’Angelo Africa, un centre de formation détenteur d’une équipe évoluant en National 2 (quatrième division).
Accompagnés de Murat Bag, un technicien turc établi au Sénégal depuis plusieurs années, entraîneur du Racing Club de Dakar (National 1), d’autres agents noircissaient le carnet de notes.
Interrogé sur l’intérêt des clubs turcs pour le CHAN 2015 et le football sénégalais, Diomansy Kamara, qui a joué de 2011 à 2014 à Eskişehirspor (D1 turque), affirme que des intérêts à la fois sportifs et économiques ont guidé les ont fait venir au Sénégal.
"Le football turc, par ses qualités athlétiques et techniques, s’apparente à celui joué en Afrique. C’est pourquoi il est facile, pour un footballeur venu du continent africain, de s’adapter au football turc", a-t-il expliqué.
Le championnat turc est une sorte d’"intermédiaire" entre l’Afrique et les grandes ligues européennes, selon Kamara.
"Depuis quelques années, ce championnat a pris de l’importance en termes de crédibilité et d’organisation. Et beaucoup de stars décident d’y jouer", a-t-il ajouté. En raison des moyens importants des clubs turcs et de la crise économique dans plusieurs pays européens, il est facile d’attirer des joueurs africains vers la Turquie, selon Diomansy Kamara.
En janvier dernier, la Fédération turque de football a autorisé aux clubs du pays d’avoir jusqu’à 14 joueurs étrangers pour la saison 2015-2016. Elle leur donne l’autorisation d’avoir 11 éléments étrangers sur leur feuille de match. Ces deux mesures sont de nature à faciliter l’ouverture du championnat turc aux joueurs étrangers, y compris ceux d’Afrique.
La réussite des joueurs africains dans le championnat turc devrait attirer davantage de joueurs vers la Turquie, a-t-il estimé, citant l’exemple de Demba Ba (Besiktas). Ce dernier caracole en tête du classement des meilleurs buteurs en Turquie.