Le livre papier semble avoir un bon avenir au Sénégal. Beaucoup d’acteurs restent attachés à l’édition de l’ouvrage papier, même si pour certains, il est impératif de prendre le train du numérique pour ne pas être en marge.
La problématique de la production du livre numérique se pose avec acuité. Même si certains professionnels dégagent en touche l’opposition livre numérique et ouvrage papier classique, le choix entre les deux est toujours mis en avant. Le thème «Quelle politique du livre à l’ère du numérique» inscrit au débat, au deuxième jour de la rencontre sur «La lecture publique au Sénégal : Etats des lieux, défis et enjeux pour le développement» initiée par le ministère de la Culture et l’Organisation internationale de la Francophonie a alimenté l’échange. L’écrivain-colonel Momar Gueye opte pour les innovations mais n’exclut pas de demander la consolidation du livre classique. Car il est convaincu que le livre papier ne disparaîtra pas. Cette certitude s’appuie sur l’accessibilité pour tous, dans des pays comme le nôtre, des instruments des nouvelles technologies tels que les tablettes ou ordinateurs qu’ils soient portables ou fixes. «Le livre papier a son chemin à faire Parce que depuis le Coran, la Bible…, il a toujours eu le livre qui a accompagné tout le monde», argumente-t-il.
Certains participants semblent plus catégorique et soutiennent la nécessité impérative d’intégrer l’édition numérique pour ne pas être en marge de la marche du monde. «Nous sommes en train de prendre du retard dans la numérisation, si l’on y prend pas garde, de grands éditeurs viendront d’ailleurs et s’accapareront du marché», lance avec détresse un acteur du livre. L’écrivain Boubacar Boris Diop trace une autre alternative face au constat de la baisse de la lecture et aux freins du numérique. Pour lui, le livre audio règle la question. Une approche qui épouse les réalités de cette société de l’oralité.