Extirpé de sa prison hier pour être présenté aux Chambres Africaines Extraordinaires (CAE), la rencontre n’a pas été du tout facile pour les CAE. En à croire un de ses avocats, le tonitruant Me El Hadji Diouf, « il fallait voir ce théâtre très surréaliste ».
« La séance a été extraordinaire parce que ce sont des juges qui parlent à un inculpé qui ne répond pas, qui ne les écoute même pas. Ils présentent un rapport, Hisséne Habré ne le regarde même.
On lui demande de signer, il ne signe pas. Il ne répond pas. Il n’ouvre même pas la bouche. Il ne fait aucun signe, aucun geste. Les avocats aussi de marbre. Personne n’a bougé. Il fallait voir ce théâtre très surréaliste parce que c’est un procès surréaliste…le procès des vainqueurs », tonne la robe noire qui dézingue le président tchadien Idriss Déby et les juges des CAE.
Criant à la justice des vainqueurs, celle de Déby qui a sorti des milliards pour payer ses juges et créer des cellules de communications à travers un marché d’un milliard, plus d’un million d’euros, Me El Hadji Diouf dénonce que son client a été condamné avant même le début de l’enquête. « Habré est déjà condamné avant même l’enquête, chargé par le procureur général qui a parlé de crime contre l’humanité, crime de guerre et tortures.
Habré a été tellement massacré et immédiatement les juges sont entrés en action dans la danse. Ils l’ont arrêté, cueilli, envoyé en prison » Ils ont même dit que le Sénégal étant un pays qui n’applique pas la peine de mort, au moins, il aura la perpétuité ».
Le tonitruant avocat est formel, « les juges des CAE vont à Ndjamena pour se promener et tous les jours, ce sont des centaines de millions qu’ils encaissent, ils font des tournées tout le temps pour encaisser des millions ». Ce qu’il juge carrément « indécent ».