La récurrence des cas d’accidents préoccupe encore les autorités. Pour endiguer le mal, l’Alliance globale contre l’insécurité routière (Agir) a été mise sur pied. Après la réunion nationale sur les objectifs de cette structure, les services du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement ont organisé une visite sur les sites jugés « accidentogènes » à Dakar. A l’issue de la visite, le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) a indiqué que des mesures seront prises pour juguler le mal.
Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement et leurs partenaires impliqués dans la circulation à Dakar ont effectué, hier, une visite sur les sites jugés « accidentogènes » à Dakar communément appelés « les points noirs ».
Une dizaine de sites ont été visités entre Hann-Maristes et la Vdn. Cette visite, selon le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), Aliou Thiam, entre dans le cadre de l’Alliance globale contre l’insécurité routière (Agir).
M. Thiam a relevé que les points les plus dangereux restent le pont de Hann et l’échangeur de la Patte d’Oies. Tous les matins, a-t-il regretté, « des cas d’accidents occasionnant des blessés et des morts sont constatés et ralentissent les activités ». Pour lui, la plupart de ces manquements relève d’un problème de comportements. Face à cela, les services du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement envisagent de mener des activités de sensibilisation à travers des spots publicitaires. Au-delà, a prévenu le directeur général du Cetud, des mesures coercitives seront appliquées aux contrevenants qui mettent en péril la vie des gens avec l’aide des forces de sécurité et des agents à la sécurité de proximité (Asp).
A cours de la visite d’hier entamée à la station service de Hann-Maristes, il a été constaté que cette infrastructure est mal implantée et constitue une source d’insécurité routière eu égard à l’absence de terre-plein. « Ce sont des implantations utiles, mais il faudrait les installer dans des endroits les plus indiqués possibles. A défaut, on serait obligé de prendre des mesures qui réduiraient l’activité de cette station », a dit le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). A dix mètres de la station service, la route pénétrante dans Hann-Maristes était la deuxième étape.
Face à l’enclavement de ce quartier, a rappelé M. Thiam, on a construit une bretelle en 2008 pour rendre fluide la circulation dans cette zone. Aujourd’hui, a-t-il déploré, « cette route est mal utilisée ». « Les usagers l’utilisent pour déboucher sur un carrefour extrêmement chargé », a-t-il ajouté. La solution, dit-il, c’est de concevoir incessamment un nouveau plan de circulation. A son avis, il serait préférable de réserver cette voie à l’entrée et celle des pères Maristes à la sortie.
Le « Pont Sénégal 92 » sera réhabilité au cours de l’année
Le directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), Aliou Thiam, a révélé, hier, au cours de la visite des sites jugés « accidentogènes » que le «Pont Sénégal 92» sera réhabilité cette année. « Ce pont ne répond plus à toutes les attentes et aux besoins de modernisation des infrastructures », a-t-il déclaré. Selon lui, c’est la raison pour laquelle le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres, à travers l’Ageroute, a entrepris la réhabilitation de cet ouvrage au cours de l’année 2014. M. Thiam a aussi indiqué que des solutions seront prochainement trouvées pour les garages érigés à côté du Pont Sénégal 92. « Ces garages ne sont pas autorisés et sont exploités par des véhicules non admis dans les transports urbains à Dakar », a-t-il précisé.
Un nouveau plan de circulation pour Hann Maristes
La sortie sur l’autoroute à côté des Résidences « les Dunes » à Hann-Maristes constitue également une source d’accidents. La construction de cette sortie, a précisé le directeur général du Cetud, a été justifiée par un problème d’enclavement lors de la réalisation de l’autoroute à péage. « Aujourd’hui que les travaux sont terminés et qu’il y a une ouverture à Cambérène, il faudra qu’on referme cette sortie extrêmement dangereuse. Certains poussent même le bouchon jusqu’à couper court à l’autoroute et entrer dans Hann-Maristes », a-t-il fait savoir. Aussi, l’école Sayda Mariama Niasse fait partie des points noirs. Des véhicules en provenance de Pikine se rabattent directement sur la droite pour déposer des enfants. Idem pour les cyclomoteurs, alors qu’il y a une voie d’insertion rapide en provenance de la Patte d’Oie. « Des cas d’accidents sont souvent notés à ce niveau. Des solutions proposées seront mises en œuvre », a-t-il indiqué.
Alors que sur l’échangeur de la Patte d’Oie, un cisaillement constitue une source d’accidents. « Les risques d’accident sont générés par ce conflit », a avancé le directeur du Cetud qui souligne qu’il s’agit d’un problème de conception de l’ouvrage. Un avis loin d’être partagé par le directeur technique du Projet Autoroute à péage Dakar-Diamniadio, Abdoulaye Thiam. Pour ce dernier, il s’agit d’un non-respect du Plan de circulation. Toutefois, a indiqué Aliou Thiam, la solution c’est de prolonger les glissières et de les mettre en bordure et sensibiliser davantage les usagers. A Nabil Choukair, le problème de la traversée intempestive de l’autoroute demeure à l’image des autres endroits de la ville, tandis que des passerelles ont été réalisées pour les piétons. A la Foire, des problèmes d’insertion non autorisée et des arrêts des véhicules de transport en commun sur l’échangeur Liberté VI Extension ont été notés. « Les gens s’arrêtent au niveau des zébras et non aux arrêts indiqués », a-t-il soutenu.
L’avant-dernière étape a été un supermarché situé sur la Vdn. Ici, il a été noté un problème de conception de l’ouvrage notamment l’accès. « Les usagers stationnent leurs véhicules sur la chaussée et mettent en péril leur vie et celle des autres », a-t-il regretté. La sortie sur la Vdn de la cité Keur Gorgui était la dernière étape. « C’est un carrefour compliqué », a-t-il relevé. C’est la géométrie des routes, dit-il, qu’il faut revoir pour permettre aux véhicules de s’insérer facilement. L’Ageroute a mis en place un dispositif permanent pour gérer ces voies à problème. Selon lui, il faudrait aussi penser à mettre en place des feux pour améliorer l’entrée et la sortie de ces quartiers.