07 février 1986- 07 février 2014. Voilà 28 ans que nous quittait le professeur Cheikh Anta Diop. Hier, jeudi 6 février, l’Association des chercheurs sénégalais a tenu à lui rendre un hommage. A travers un communiqué de presse, ses collègues souhaitent qu’un centre lui soit dédié au sein de l’université de Dakar qui porte son nom en novembre 2014 au plus tard, pour que son inauguration puisse coïncider avec le prochain Sommet des chefs d’Etat de la Francophonie prévu à la même date dans la capitale sénégalaise.
Pour le coordonnateur, Ousmane Sow Huchard, « ce faisant, cela constituerait, aux yeux de la communauté internationale, une grande promotion pour notre université, pour tous les étudiants et les professeurs qui la fréquentent, pour la recherche scientifique.»
Pour ce qui est du projet, M. Sow Huchard renseigne que l’Association l’a déjà présenté au Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, au ministre de la Culture et du Patrimoine, à qui ils ont demandé d’être leur intermédiaire auprès du Chef de l’Etat, dans le cadre du XVème Sommet de la Francophonie. « Le Secrétaire Général de l’OIF, S.E.M.
Le Président Abdou Diouf, a apporté son soutien moral à la réalisation de ce Projet, lui qui avait pris la décision historique, en sa qualité de Chef de l’Etat du Sénégal, de baptiser l’Université de Dakar du nom du Pr Cheikh Anta Diop, un certain 30 mars 1987 ; cette décision avait été saluée, par toute la communauté universitaire internationale, en général, et francophone, en particulier, comme un geste d’une haute noblesse républicaine et d’une très grande pertinence scientifique». Aujourd’hui, ces derniers espèrent que leur requête sera réalisée par le nouveau chef de l’Etat qui est un pur produit de l’université de Dakar.
Historien et anthropologue, Cheikh Anta Diop a mis l’accent sur l’apport de l’Afrique à la culture et à la civilisation mondiales. À l’âge de 23 ans, il part à Paris pour étudier la physique et la chimie mais se tourne aussi vers l’histoire et les sciences sociales. Il suit en particulier les cours de Gaston Bachelard et de Frédéric Joliot-Curie. Il adopte un point de vue spécifiquement africain face à la vision de certains auteurs de l’époque, selon laquelle les Africains sont des peuples sans histoire.
C‘est seulement en 1981 qu’il y obtiendra le titre de professeur. Mais dès 1966, il crée au sein d’Ucad le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone en collaboration avec celui du Commissariat français à l’énergie atomique (CEA) de Gif-sur-Yvette.
