Le bateau à vapeur ‘’Sous’’ mis en circulation par la compagnie de navigation bordelaise a assuré, en 1930, la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, en transportant pour la première fois des passagers et des marchandises, a soutenu le président de l’Association des ressortissants de Carabane à Dakar, Aliou Sarr.
Dans un mémorandum remis à la presse, lors de la manifestation des populations de Carabane et des îles environnantes, mercredi, M. Sarr a précisé que la liaison entre Dakar et la métropole du Sud avec escale à Carabane a commencé la même année.
Le porte-parole des manifestants, qui dit avoir fait des recherches au niveau des archives nationales, a confié qu’il y avait cependant, en 1908, d’autres navires à vapeur tels que ‘’Roitelet’’ et ‘’Général Archinard’’ qui assuraient ‘’la liaison maritime pour le service du courrier et les besoins du colonisateur (sans passagers et sans marchandises)’’.
‘’Ce n’est qu’en 1948, deux ans après la seconde Guerre mondiale, que la liaison maritime a été développée par le bateau cargo ‘’Ouolof’’, transformé en bateau de transport sans cabines, ni fauteuil, mais avec un pont à ciel ouvert recouvert d’une bâche pour éviter les intempéries’', a-t-il narré.
‘’Depuis cette période, a-t-il poursuivi, beaucoup de navires se sont succédé jusqu’au 26 septembre 2002, date à laquelle le bateau le Joola a sombré dans l’océan Atlantique au large des côtes gambiennes’’.
Selon lui, à partir de cette catastrophe maritime (qui a fait 1863 victimes et 63 rescapés selon un bilan officiel), ''la Casamance devient de plus en plus enclavée car ne disposant plus de bateau pour la liaison maritime’’ .
Aliou Sarr a renseigné que l’Etat du Sénégal a obtenu en 2007 le navire Aline Sitoé Diatta pour la reprise des liaisons entre Dakar et Ziguinchor, en le confiant au Consortium sénégalais des activités maritimes (COSAMA) qui a démarré son exploitation un an plus tard (2008).
‘’Depuis cette date, la liaison a repris mais ne fait pas escale à l’île de Carabane, faute d’infrastructures portuaires. Depuis le départ des colons, tous les bateaux mouillaient au large (en rade) pour effectuer les opérations d’embarquement et de débarquement’’, a-t-il expliqué.
‘’Vu le danger que cela représente et exacerbé par l’accident du Joola, l’Etat du Sénégal, avec le soutien de la Banque mondiale, a pris l’initiative de construire un port d’escale à Carabane, en Casamance’’ a-t-il confié, rappelant qu’un appel d’offre international a été lancé le 31 juillet 2006.
La pose de la première pierre du ponton de Carabane, dont les travaux de construction sont confiés à l’entreprise Eiffage Sénégal, a été effectuée le 20 juillet 2008 par Souleymane Ndèné Ndiaye, le ministre de l’Economie maritime d’alors, a ajouté M. Sarr.
Le chantier, qui a démarré en 2009, a pris du retard en raison d’un problème financier et des contraintes liées au changement de régime, a encore rappelé le coordonnateur de l’Association des ressortissants de Carabane et des îles environnantes à Dakar.
Le port d’escale a été inauguré le 6 juillet 2013 par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, a-t-il informé. ‘’Quand on inaugure une infrastructure, c’est pour l’exploiter et non pour en faire un musée’’, a martelé Aliou Sarr.