L’Association des Régions du Sénégal (Ars) est convaincue que le Président de la République, Macky Sall, modifiera l’Acte III de la décentralisation dans la mesure où il a souhaité avoir des concertations très prochainement avec l’Ars. Ils restent, cependant, toujours persuadés de la non pertinence de la réforme, tout en étant conscient «qu’un Président ne reculera pas, mais réorganise». Ils l’ont fait savoir, hier 5 février en conférence de presse à la Maison des Elus, suite à l’audience que leur a accordé le chef de l’Etat, la veille.
«Nous ne manquons pas d’espoir de voir très prochainement des concertations, comme il le souhaite, afin d’aboutir à un consensus qui arrange l’essentiel des acteurs que sont : l’Etat, les élus locaux et certainement la classe politique qui commence à ruer dans les brancards». C
es propos sont tenus par Babacar Gaye, Vice-Président de l’Association des régions du Sénégal (Ars), chargé du dialogue politique de ladite association, en marge de la conférence de presse initiée par l’Ars, hier, mercredi, à la suite de l’audience avec le Président Macky Sall. En effet, selon Babacar Gueye la rencontre avec le chef de l’Etat est prometteuse dans la mesure où le Président a affiché sa volonté d’ouvrir des concertations avec les parties prenantes pour arrondir les angles. Très optimiste, le Vice Président de l’Ars estime que le dialogue, prôné par Macky Sall, «pourrait aboutir à modifier les règles du jeu».
Il a, par ailleurs, reconnu que Macky Sall ne reculera pas sur l’acte III de la décentralisation, mais plutôt, il le réorganisera pour «corriger l’œuvre humaine qui n’est pas une œuvre parfaite» a-t-il précisé, non sans indiquer que «persister dans l’erreur est une affaire du diable et le président de la République ne semble pas être un diable».
Revenant sur la rencontre avec Macky Sall, il révèle que le chef de l’Etat est resté réceptif à l’argumentaire technique que lui ont servi les élus. Entre autres arguments, l’Ars a persisté sur la non pertinence de la réforme visant à supprimer la région en tant qu’ordre de collectivité locale dans le dispositif de la décentralisation. Ils restent persuadés qu’il fallait renforcer les pouvoirs des régions avant de penser au pôle de développement. Selon les élus, il n’est pas pertinent, en terme de territorialité, de supprimer une région qui regroupe trois départements au profit d’un département de taille plus petite.
Dans le même ordre d’idée, l’Ars estime qu’il y aura un problème de leadership quant à la communalisation intégrale. Si on se fie à leurs propos, la nomination du maire, parmi les éléments qui sont désignés par les conseils municipaux, pose un problème de légitimité. S’y ajoute l’impacte négatif au plan économique et social, sans oublier le sort qui est réservé au personnel des régions avec la suppression de cette entité.
Enfin, l’Ars trouve des manquements de droit dans l’acte III et dans les collectivités locales. Sur ce point, Babacar Gaye a informé que «le Président a été informé de ces manquements et il a décidé de voire avec ses techniciens comment corriger ces vides pour que la loi soit applicable».