Quand les contrôleurs de la Cour des comptes se sont penchés sur la Société nationale d’électricité (Senelec), ils ont d’abord relevé une insuffisance du cadre juridique, dans la gouvernance de l’entreprise, des abus dans l’utilisation du Fonds de préférence de l’électricité. Ce fonds a pour objet d’alléger le coût de l’énergie électrique supporté par les entreprises industrielles et hôtelières. Ils ont également relevé plusieurs cas de détournement dans la gestion des caisses dont certains auteurs ont été licenciés. Dans l’achat de combustible, les auditeurs de la cour des comptes ont noté le non respect du code des marchés mais également le caractère onéreux des importations ainsi que des dysfonctionnements liés à la réception des combustibles dans les centrales. L’analyse des acquisitions a révélé que la Senelec a acheté du matériel défectueux. Les produits concernés sont les transformateurs et les poteaux en bois. L’entreprise Myna a reçu, en mai 2005, une commande de 2 224 563 216 francs Cfa sans appel d’offres. Selon les auditeurs, cette entreprise a bénéficié, de la part de la Senelec, « d’une célérité douteuse dans le règlement » de ses factures. Ils ont également constaté des paiements injustifiés, des lacunes dans la gestion des impayées.
Les vérificateurs ont émis des doutes sur le choix de financement. « L’analyse du financement des investissements de la Senelec de 2005 à 2009 a mis en évidence une forte évolution de la dette, dont l’encours total a connu une hausse de 87,31 %, en passant de 62, 132 milliards de francs Cfa à 116,386 milliards de francs Cfa en 2009. Cette forte augmentation est essentiellement expliquée par l’accroissement des concours bancaires auprès des établissements de crédit, le financement par crédit-bail utilisé pour la construction de centrales et les rétrocessions de dettes », écrivent les auditeurs. Pourtant, ils indiquent que la Senelec a bénéficié, de l’Etat, de plusieurs rétrocessions de dettes.