Les communautés doivent s’efforcer de "préserver la culture" tout en abandonnant "les pratiques néfastes", a affirmé le Secrétaire général de l’ONU, estimant qu’aucun "motif tenant au développement, à la religion ou à la santé ne saurait justifier qu’une fille ou une femme soit excisée ou mutilée".
''Nous devons nous efforcer de préserver la culture, mais abandonner les pratiques néfastes’’, écrit Ban Ki-moon dans un message, à l’’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines dont la célébration est prévue, jeudi.
''En tant que Secrétaire général de l’ONU, je mets un point d’honneur à favoriser l’autonomisation des femmes et des filles, la défense de leurs droits et la promotion de la santé féminine’’, assure t-il.
Selon lui, ‘’la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines est l’occasion de regarder en face ce problème chronique et de souligner l’espoir que font naître les initiatives menées qui montrent que l’on peut y mettre fin’’.
''D’aucuns diraient qu’il s’agit d’une +tradition+. N’oublions pas que cet argument peu convaincant a également été utilisé pour défendre l’esclavage, les +crimes d’honneur+et d’autres pratiques inhumaines’’, écrit encore le SG de l’ONU, estimant que le fait q’une ‘’pratique néfaste existe depuis toujours ne saurait en aucun cas justifier sa pérennisation’’.
Pour lui, ‘’toute +tradition+ qui a un caractère dégradant ou déshumanisant et porte atteinte à l’intégrité de la personne humaine constitue une violation des droits de l’homme; il faut s’élever haut et fort contre cette +tradition+ jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée’’’.
''Les mutilations génitales féminines, rappelle- t-il, causent un préjudice grave aux femmes qui les subissent. Elles ont des effets immédiats et à long terme sur la santé, qui se manifestent par des douleurs chroniques, des infections, de l’incontinence et parfois des complications mortelles lors de la grossesse et de l’accouchement’’.
''Ces pratiques régressent dans presque tous les pays, relève encore le patron de l’ONU, mais il est effrayant de constater à quel point le problème est répandu’’.
Selon lui, ‘’il est difficile d’obtenir des statistiques exactes, mais d’après les estimations, plus de 125 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, là où les mutilations génitales féminines sont particulièrement fréquentes et où il existe des données, auraient été excisées’’.
''Si la tendance se maintient, dans le monde entier, quelque 86 millions de jeunes filles risquent de subir cette pratique, sous une forme ou une autre, d’ici à 2030. L’Amérique du Nord, l’Asie, l’Europe et les autres régions ne sont pas épargnées; elles doivent également faire preuve de vigilance’’’, écrit encore Ban Ki-moon.
''Heureusement, ajoute t-il, l’action que nous menons à l’échelle mondiale pour mettre fin à cette pratique néfaste laisse présager des avancées encourageantes’’.