Les services de cancérologie dénombrent, chaque année, 6.664 malades. Ce chiffre ne doit pas inspirer le désespoir. Le taux de guérison est de 74 % chez les enfants soufrant du cancer du rein admis à l’unité d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Aristide Le Dantec.
Les cancérologues sénégalais en posant le débat sur la thématique « Halte aux idées reçues », hier, à l’occasion de la Journée mondiale du cancer cherchent à amener les sénégalais à être moins fatalistes face à cette maladie. En réalité, pendant longtemps, lorsqu’une personne est atteinte du cancer, beaucoup pensent qu’il ne survivra plus. Mais les avancées technologiques et les traitements précoces ont donné des résultats les plus inattendus au Sénégal. « Nous avons un taux de guérison de 74 % pour le cancer des reins chez les enfants et 59 % pour le cancer de la leucémie », révèle le professeur Claude Moreira, le chef de service de l’Unité Oncologique pédiatrique de l’hôpital Aristide Le Dantec qui a subventionné la prise en charge des sujets jeunes affectés. « Nous avons des chirurgies qui sont facturées à 300.000 F Cfa et d’autres à 75.000 F Cfa. Ces résultats sont obtenus grâce à l’aide des partenaires et à l’hôpital qui a subventionné le traitement », avance le Pr. Claude Moreira. En outre, les cancérologues prédisent une possibilité de baisse des médicaments destinés à la chimiothérapie.
La cherté des produits est la contrainte majeure à la prise en charge des malades. « Nous espérons une baisse des prix des médicaments génériques destinés à la chimiothérapie. Cela est très important », estime le coordonnateur de l’Institut de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, le Professeur Mamadou Diop. Le cancer est caractérisé par une multiplication anormale des cellules donnant naissance à une tumeur. Chez l’enfant, il est asymptomatique mais évolue plus vite chez ce sujet que chez l’adulte. Au jour, le Sénégal enregistre entre 600 et 700 nouveaux cas chaque année chez les enfants. De façon globale, le Sénégal compte 6.664 nouveaux malades par an. « Il reste beaucoup à faire en termes de recrutement des ressources humaines, d’acquisition des équipements. Il faut attribuer des bourses. Nous formons plus d’étrangers que de Sénégalais », rapporte le coordonnateur de l’Institut de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Mamadou Diop. Il pense que ce n’est pas judicieux de lancer une campagne nationale de dépistage. Surtout que la pauvreté, la faible culture sanitaire, l’insuffisance des ressources financières et humaines ne favorisent pas un diagnostic précoce au Sénégal.
Le docteur Marica Cissé a présenté le plan opérationnel de lutte contre le cancer. Celui-ci accorde une place de choix à la sensibilisation, au dépistage précoce, à la surveillance épidémiologique. « Nous avons mis en place un processus d’enregistrement des cancers. Au bout de 2 ans, nous allons faire une évaluation », poursuit Dr. Marica Cissé qui a aussi rappelé le projet de l’Institut national de cancérologie. Le Service national d’éducation et d’information pour la santé (Sneips).
VACCINATION DES FILLES AGEES DE 8 à 13 ANS : Gavi approuve le projet du Sénégal
En plus de la thérapie, le Sénégal peut investir davantage le champ de la prévention. L’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (Gavi) vient d’approuver le projet de vaccination contre le virus responsable du cancer du col de l’utérus, appelé papillomavirus. « En 2014, le Sénégal doit pouvoir vacciner ses filles âgées de 9 à 13 ans pour les protéger du cancer du col de l’utérus. Le projet du Sénégal vient d’être approuvé par Gavi », a révélé le directeur de la Prévention, Dr Abdoulaye Ndiaye.