Au Sénégal, le manque d'emplois salariés affecte officiellement 13% des jeunes en âge de travailler, a révélé le Premier ministre, Mme Aminata Touré, qui présidait le mardi 4 février 2014, à Dakar l'ouverture de la 12ème édition du Forum de l'emploi organisé par le Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS).
''Cette situation doit être corrigée et l'événement qui nous réunit aujourd'hui est sans nul doute une démonstration de la mobilisation croissante de différents segments de la société dans ce combat pour venir à bout du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté'', a-t-elle déclaré, s'adressant aux chefs d'entreprises réunis pour la circonstance.
Mme Touré a rappelé les diverses initiatives gouvernementales pour apporter des solutions au chômage des jeunes.
Il s'agit, entre autres, de l'élargissement de la convention nationale Etat-employeurs aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux autres segments de l'économie nationale qui ont manifesté leur intérêt pour ce partenariat.
Outre cette convention signée en avril avec le secteur privé pour faciliter l'insertion des jeunes, le gouvernement sénégalais mise sur ''une gestion de proximité de la demande'' d'emploi.
Ainsi, envisage-t-il d'étendre les activités de l'Agence nationale de la main-d'œuvre à l'intérieur du pays en assignant des contrats d'objectifs aux inspections régionales du travail.
Le Premier ministre a en outre évoqué la disponibilité de l'information sur le marché du travail.
Dans ce cadre, a-t-elle signalé, une étude de mise en place d'un Observatoire de l'emploi avait été lancée récemment.
Au Sénégal, le chômage frappe plus les jeunes diplômés, indique-t-on.
''La faible qualité de la formation professionnelle et l'incohérence entre les filières proposées et les besoins des employeurs entraînent en partie l'expansion du secteur informel'', a déclaré de son côté le président du MEDS, Mbagnick Diop.
''La politique nationale de l'emploi doit s'appuyer sur une connaissance pointue du marché du travail et sur le déploiement des services permettant d'en assurer la fluidité'', a-t-il ajouté.
M. Diop a déploré ''la problématique de la formation professionnelle parfois de qualité médiocre ou simplement inadaptée aux besoins du marché de l'emploi''.
Il a invité les autorités académiques du Sénégal à procéder à la réforme des curricula de formation professionnelle pour les adapter à la demande de la "Nouvelle économie".
''Le manque de cohérence entre la formation professionnelle et l'offre de travail soulève la question de l'employabilité et de la politique de l'emploi'', a-t-il dit.
Selon le président du MEDS, les nouveaux emplois se trouvent dans les secteurs à haute valeur ajoutée de connaissance où les employés, en plus d'être compétents, ont la particularité d'être flexibles et créatifs.
Il a estimé que pour désamorcer la bombe sociale que constitue le chômage et préserver la cohésion sociale, le Sénégal gagnerait à promouvoir l'auto-emploi, en particulier dans les filières délaissées ou inexistantes.
''Pour réussir, il faut être persévérant, il faut privilégier le travail productif, le leadership ainsi que la gestion rationnelle de votre temps et de votre énergie'', a-t-il ajouté.
M. Diop a invité les jeunes à anticiper leur recherche d'emploi plusieurs mois avant la fin de leurs études afin qu'ils soient préparés à avoir des premiers contacts avec les employeurs potentiels ou qu'ils soient encouragés à développer un projet de création d'entreprise.