Les affaires judiciaires visant principalement des hommes politiques, en corrélation avec des questions de gouvernance, reviennent de plus belle au-devant de l'actualité à travers la livraison de mercredi des quotidiens dont certains titres réservent toutefois quelques pages à la politique.
Des quotidiens dont L'Observateur rapportent que le député Oumar Sarr, maire de Dakar et coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS), une des principales forces de l'actuelle opposition, a été auditionné par la Section des recherches de la gendarmerie "à titre de témoin dans une affaire relative au foncier".
"L'affaire porte sur un dossier de la SICAP", la Société immobilière du Cap-Vert", si l'on en croit L'Observateur, qui ne semble cependant pas s'accorder avec La Tribune sur les motifs pour lesquels le maire de Dagana a été entendu par les gendarmes.
"Le mandat de dépôt se dessine pour le responsable politique, qui a été entendu sur le dossier des produits phytosanitaires, qui accable deux de ses proches dont Aïda Ndiongue", écrit en effet ce dernier quotidien.
Une affaire en cacherait justement une autre, puisque de nombreux quotidiens reviennent sur le cas de l'ex-sénatrice libérale, en détention à la prison pour femmes de Dakar pour escroquerie et usage de faux. "Les bijoux de Aïda à la loupe", relève Le Quotidien, d'un ton finalement très proche de l'anecdotique.
"Les coffres-forts de Aïda Ndiongue ont été encore visités hier (lundi, NDLR) par les gendarmes. Ces derniers ont transféré ses bijoux en or et diamant à la Caisse de dépôt et de consignation, en attendant une évaluation +plus poussée+ menée par des experts sénégalais et étrangers", écrit le journal.
Le Quotidien ajoute : "Pour le moment, le bijoutier sénégalais dont le juge s'était attaché les services avait estimé la valeur totale à près de 16 milliards de francs CFA".
"Au total, une vingtaine de coffres ont été embarqués (…). Des coffres bourrés de coupures de billets en euros et dollars surtout, des pierres précieuses en diamant et or. Et même, comme nous le relevions dans une de nos éditions de la semaine dernière, un coffre ne contenant que des clefs d'autres coffres-forts", précise le quotidien Enquête.
"Un véritable imbroglio que les enquêteurs vont sans doute essayer de décrypter, Aïda Ndiongue ayant déjà donné des pistes pour indiquer à des visiteurs au Camp pénal de Liberté 6 (où elle est détenue) que toute la fortune qu'on lui prête ne lui appartient pas", écrit Enquête.
Suite à l'inculpation de Mme Ndiongue, le 17 décembre dernier dans une enquête sur des transactions financières, le procureur Serigne Bassirou Guère avait animé un point de presse au cours duquel il avait évalué la fortune de Mme Ndiongue à 47,675 milliards de francs CFA, signalant que ces avoirs étaient l'objet d'enquête.
"L'ex-sénatrice libérale Aïda Ndiongue – qui a été vilipendée à la face du monde par le procureur de la République – n'est pas encore sortie de l'auberge. Hier, les gendarmes ont vidé ses coffres-forts qui étaient logés à la CBAO", relate Le Populaire, parlant d'une "opération digne d'un film hollywoodien".
D'autres quotidiens dont Rewmi et L'As s'intéressent également à la même affaire. "Les clients qui étaient présents hier à l'heure de l'opération ont été impressionnés de voir des éléments du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), armés juqu'aux dents, entrer dans le siège de la CBAO'', relève le premier des deux quotidiens cités.
"Le corps d'élite des pandores était sur les lieux pour récupérer la fortune d'Aïda Ndiongue et la mettre en lieu sûr, dans les locaux de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui a désormais la garde de ses biens", conformément à la décision du juge d’instruction, écrit-il.
Pour sa part, Libération fait état de rebondissements dans "l'affaire des cuillères et couteaux" du ministère de la Famille, précisant qu'un mandat d'arrêt et quatre inculpations ont été décidés dans ce cadre. "Quatre personnes dont l'ancien DAGE du ministère de la Famille alors dirigé par Awa Ndiaye et trois membres de la Commission de passation des marchés ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire par le doyen des juges d’instruction", rapporte-t-il.
Le journal ajoute que le magistrat "a lancé un mandat d'arrêt international contre le fournisseur, un Sénégalo-Libanais, qui a vendu les ustensiles dont le coût a été mis en cause par une enquête de la Section de recherches (SR) de Dakar de la gendarmerie".
Selon Le Quotidien, le président de la République "Macky Sall range le dossier de Syndiély Wade et Cie", pour ne pas "indisposer" son prédécesseur Abdoulaye Wade qui "ne veut pas voir Karim et sa sœur en prison", dans le cadre visant plusieurs personnes de son entourage.
"Syndiély Wade et ses co-gestionnaires du FESMAN étaient annoncés devant les juges, après le rapport d'audit de l'Inspection générale d'Etat", selon lequel ce Festival organisé en décembre 2011 avait "+finalement coûté plus de 80 milliards de francs CFA au Trésor public, compte non tenu+ de près de 7 milliards de francs CFA +représentant la contribution des autres Etats et organismes", souligne le journal.
Walfadjri ouvre sur la politique. Le journal revient en particulier sur les "non-dits" des retrouvailles entre le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall et son ancien ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, considéré avant sa disgrâce comme le numéro deux de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel.
"Macky Sall et Alioune Badara Cissé sont-ils réellement réconciliés comme on veut le faire croire à l'opinion ? Les observateurs avertis pensent que +non+. Puisque dans les faits, rien ne laisse apparaître une solution de la contradiction fondamentale opposant les deux hommes", écrit Walfadjri.
Toujours est-il que selon l'ancien ministre libéral Daouda Faye, "Macky Sall vit un drame cornélien", lié au fait qu'il s'est engagé à ramener de 7 à 5 ans la durée du mandat présidentiel, alors même que ses collaborateurs "cherchent à le faire dédire".
Le Soleil ouvre sur le Forum du premier emploi organisé par le Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS), en citant le Premier ministre Aminata Touré qui selon le quotidien national "promet de réactiver la convention Etat-employeurs".