Le Syndicat des médecins privés du Sénégal (SYMEPS) a fustigé samedi dernier la persistance des difficultés rencontrées dans la prise en charge de l’insuffisance coronarienne aiguë au Sénégal. Une situation imputable, selon le syndicat, à un manque d'organisation dans les structures hospitalières.
D'après le chef du service cardiologie de l’hôpital général de Grand-Yoff, Pr Abdoul Kane, les maladies cardiovasculaires constituent la principale cause de décès au monde et la première cause de décès au monde, c'est la maladie coronaire. «Quand un malade fait une crise cardiaque, il faut agir vite, en mettant tout en place dans les deux heures et le soigner de façon optimale.»
Mais, en dépit de l’existence de tous les outils pour assurer cette prise en charge, la non-disponibilité de ces moyens techniques pour le diagnostic pose problème. ''L’équipement le plus simple est l’électrocardiogramme et cet appareil n'est souvent pas disponible dans nos centres de santé. Parfois, il n'est même pas trouvable dans les services d'urgence de nos hôpitaux de référence», s'est désolé le cardiologue.
Une autre difficulté évoquée Pr Kane, c'est la perception au Sénégal que seules les cardiologues doivent pouvoir lire l'électrocardiogramme. ''Ceci est une grossière erreur d'autant que l'effectif des cardiologues ne dépasse pas 70. Il faut former des médecins généralistes et des paramédicaux pour lire l’électrocardiogramme'', dit-il.
Selon ce spécialiste du cœur, le système de prise en charge préhospitalière, même s'il fonctionne, n'est pas opérant. ''Lorsque les gens arrivent à l’hôpital, il y a des retards très importants à l’intérieur même de l’hôpital du fait de la mauvaise organisation des soins d'urgence dans les structures. Malheureusement, même après diagnostic, on n'a pas les médicaments et la technologie pour le faire.'' D'où son plaidoyer pour la mise en place de structures de proximité habilitées à faire le dépistage.
Pour le Dr Maguette Bâ, chirurgien cardiaque, l’État doit aider les spécialités qui ont besoin de technologies dans l'achat des valves. «Les intrants qu'on utilise pour un remplacement valvulaire sont coûteux. (Or) les malades, ici, sont poly valvulaires. Le mieux est (donc) de maîtriser cette chaîne d'urgence entre l'information, l'outil de travail et le coût pour le faire».