Les quotidiens parvenus mardi à l'APS traitent en priorité des retrouvailles entre le président de la République Macky Sall et son ancien ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, considéré comme le numéro deux de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, avant sa disgrâce.
"Le chef de l'APR retrouve son ABC", pour dire Alioune Badara Cissé, annonce par exemple Le Soleil dont le jeu de mots sous-entend toute l'importance du rôle et de la place du revenant dans le dispositif présidentiel.
"Sur la route des élections locales, le parti présidentiel vient de trouver la solution à une équation qui risquait de lui porter un lourd préjudice. Me Alioune Badara Cissé (ABC) et Macky Sall ont signé la paix des braves, hier" lundi, alors que le second était venu présenter ses condoléances au premier, à la suite du décès de deux de ses proches, écrit Le Populaire.
"Dans une ambiance chargée d'émotion, le chef de l'Etat a échangé une poignée de main chaleureuse avec son +compagnon de longue date et de combat+ et affirmé que malgré les contradictions qui ne peuvent pas manquer dans un compagnonnage, il n'a aucune dent contre ABC", relate le quotidien L'As.
Il ajoute : "Ce dernier (ABC) a confirmé ses bonnes relations avec le président et clamé fort qu'il n'a jamais eu d'autres ambitions que d'accompagner le chef de l'Etat", Macky Sall, dont il était déjà le secrétaire général du gouvernement lorsque celui-ci occupait le poste de Premier ministre.
"Les discours des deux membres fondateurs de l'APR ont ému l'assistance au point que certains ont même écrasé des larmes", fait savoir L'Observateur, en mettant en exergue les déclarations suivantes de Macky Sall : "Je n’ai rien contre ABC, je ne lui souhaite que du bien…".
Macky Sall et Alioune Badara Cissé se retrouvent après "un désamour qui a longtemps alimenté la chronique politique riche en divergences", fait observer le quotidien La Tribune dans son billet du jour consacré à ce sujet.
"Les deux hommes qui ont longtemps cheminé jusqu'au 25 mars 2012, s'étaient heurtés de façon brutal. Le candidat d'hier qui est devenu président de la République avait pris la ferme résolution de se déparer de son ancien ministre des Affaires étrangères, numéro un dans l'ordre protocolaire", rappelle ce journal.
"Le divorce s'était fait dans la plus grande douleur. Cissé en pèlerinage aux lieux saints de l'islam avait été défenestré. Les raisons de cette (décision) ne sont jusque-là pas connues. En tout cas, depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Il y a eu une période de silence, ensuite d'attaques et de contre-attaques", écrit La Tribune.
"Le pic de ces empoignades au sein de l'Alliance pour la République (APR) a été la mise à l'écart d'ABC des instances de cette formation dont il réclame la paternité. C'était le moment de la guerre totale. Et ils étaient nombreux les responsables de l'APR à clouer au pilori l'éphémère chef de la diplomatie sénégalaise", signale la même publication.
"Mais cette fois, il semble que les deux camps soient décidés à évoluer. Sauf si le président Sall clignote à droite pour tourner à gauche. On ne sait jamais en vérité…", relève le quotidien Enquête, qui semble attendre pour voir ce que va donner la suite de ces retrouvailles dont l'évocation ne laisse que peu de place aux autres sujets d'actualité.
Libération semble toutefois échapper au diktat de ces retrouvailles en consacrant sa Une aux passations de marchés publics. "Gré à gré à gogo", affiche le journal. "Sans le moindre appel d'offres, rapporte-t-il par exemple, le marché de la confection des cartes d'identité numérisées a été (encore) filé à de La Rue pour un montant de 1,298 milliard de FCFA''.
"Ce, au moment où s'ouvre au Kenya un procès retentissant de corruption dans lequel De La Rue est impliqué en même temps que de hauts responsables de la banque centrale kenyane (BCK)", souligne le même journal. Il met également en cause, relativement à d'autres marchés, le directeur général de SENELEC (Société nationale d’électricité), les ministres Serigne Mbaye Thiam (Education) et Mamadou Talla (Formation professionnelle), entre autres responsables.
"Une sortie radicale du Forum civil pour dénoncer l'absence de publication de statistiques sur les marchés publics des deux derniers trimestres de l'année 2013 a contraint le gouvernement à la +transparence+ quelques heures plus tard. Des statistiques qui révèlent un taux important de marchés passés par entente directe", note Enquête.
Selon Le Quotidien, l'Etat a recouvré près de 90 milliards dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis, là où Le Soleil relaie des déclarations de Macky Sall qui dit espérer "une réponse satisfaisante des bailleurs" de fonds du Sénégal, lors du Groupe consultatif de Paris prévu les 24 et 25 février.
Loin de ce sujet, Walfadjri ouvre sur les prochaines élections locales et tente d'explique la manière dont le président de la République compte s'y prendre pour "éviter l'implosion de Bennoo" Bokk Yaakaar, la coalition regroupant le pouvoir et ses alliés.