Le ministre du Commerce, de l’Entrepreneuriat et du Secteur informel, Alioune Sarr, a entamé, hier, une tournée dans la région Nord, pour s’enquérir des difficultés auxquelles les producteurs de riz et d'oignon sont confrontés dans le cadre de la commercialisation agricole. Il préconise une foire commerciale annuelle pour mieux faire connaître le riz local.
En visite dans la région nord, le ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur informel a émis l’idée de l’organisation annuelle d’une foire commerciale pour promouvoir le riz local. Une telle rencontre sera l’occasion, pour les producteurs, de présenter au public des produits variés, de discuter avec les représentants de l’Etat, les partenaires au développement, les chercheurs et experts en riziculture sur l’ensemble des problèmes notés régulièrement dans ce secteur, a-t-il ajouté. Dans les parcelles situées à quelques encablures du Centre interprofessionnel de formation aux métiers de l’agriculture (Cifa), qui se trouve au village de Ndiayes, à 37 km de Saint-Louis, Alioune Sarr s’est adressé aux producteurs d’oignon et de riz du delta et de la vallée du fleuve Sénégal pour leur demander de collaborer étroitement avec l’Agence de régulation des marchés (Arm).
Le ministre a fait état de l’intérêt particulier de partenaires marocains et nigérians pour le riz local. Il a aussi insisté sur la nécessité de réduire les coûts de production pour rendre ce riz performant, compétitif et même exportable. M. Sarr a effectué sa tournée au pas de charge, visitant les champs de Ndiayes, le Pont Gendarme, Tilène (à Ross-Béthio) et Bokhol (à 7 km de Dagana). Il était accompagné du directeur général adjoint de la Saed, Seyni Ndao.
Les producteurs de riz et d’oignon invités au professionnalisme
Le ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur informel, Alioune Sarr, a conseillé aux producteurs de riz de mettre davantage l’accent sur la professionnalisation et de penser déjà à vendre les prévisions de 1,6 million de tonnes de paddy bord-champ (soit un million de tonnes de riz blanc) attendues d’ici à 2018. Car, a-t-il souligné, les producteurs doivent d’abord être en mesure de commercialiser les 350.000 tonnes de riz qu’ils produisent actuellement. La professionnalisation, a-t-il indiqué, permettra aux différents services du commerce de la région de collecter, dans de très bonnes conditions, les données statistiques dont ils ont besoin pour dresser des rapports sur les prévisions, contribuer efficacement à la régulation du marché et donner au gouvernement les informations nécessaires à l’autorisation ou non des importations d’oignon et de riz. Ainsi, l’Etat sera à l’aise pour prendre des décisions qui tiennent compte des désidératas des importateurs, des producteurs et des consommateurs.
800 hectares d’oignon emblavés dans le delta
Dans un document de presse, les membres de l’Association des producteurs d’oignon du delta (Aprobad) ont révélé qu’ils ont emblavé plus de 800 hectares d’oignon dans le cadre de la campagne de contre-saison chaude. Leur ambition est de contribuer efficacement à la lutte contre l’émigration clandestine en fixant les jeunes dans leur terroir et en les aidant à croire en l’agriculture. Par la voix de Maganar Guèye, ils ont rappelé les difficultés d’associer les paysans à la politique de fixation des prix, à l’application des mesures prises par l’Etat après avoir bloqué les importations d’oignon, aux informations exactes sur la quantité d’oignon importée et disponible sur le marché. L’Aprobad, selon ses responsables, est résolument engagée à lutter efficacement contre la pauvreté en milieu rural en freinant l’exode rural massif qui prive la campagne de bras valides. Les producteurs d’oignon se sont dits très conscients du rôle prépondérant qu’ils doivent jouer dans le cadre de l’atteinte des objectifs de l’autosuffisance alimentaire, de la création de milliers d’emplois décents en période de repiquage de l’oignon.