L’Union nationale des indépendants du Sénégal dénonce le «dilatoire» du Président Macky Sall qui refuse, selon elle, de recevoir les conclusions de la Commission nationale de réforme des institutions ; laquelle a fini ses travaux depuis longtemps.
La Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) dont le rapport devait être déposé depuis plusieurs mois suscite des inquiétudes dans le cercle des organisations de la société civile. Si certaines indexent Amadou Makhtar Mbow pour leur «lenteur», l’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis) fustige l’attitude du chef de l’Etat qui, «apparemment, ne veut plus de ces réformes». Face à la presse hier, Amadou Guèye et ses camarades s’en sont offusqués. «Depuis que la Cnri a fini ses travaux pour la réforme des institutions, le président de la République fait du dilatoire en refusant de recevoir ses conclusions pour se déterminer. Ce cache-cache doit être tranché puisque ces réformes institutionnelles touchent aussi les candidatures indépendantes aux élections locales, la décentralisation, les mandats électifs, le cumul, la réduction du mandat présidentiel, les rapports entre le président et le Premier ministre, etc.», déclare M. Guèye. Ce dernier d’ajouter, par conséquent : «Si le pouvoir ne veut plus de ces réformes, qu’il se détermine et nous passons à autre chose.»
Amadou Guèye rappelle que ceux qui étaient dans l’opposition étaient «d’accord que le cumul était contre les principes de bonne gouvernance». Maintenant qu’ils sont au pouvoir, constate-t-il, «ils cherchent à préserver les intérêts partisans, oubliant les intérêts du Peuple». Pour lui, «il faut que la fonction de maire soit dévolue à quelqu’un qui a le temps d’autant plus que la décentralisation des politiques publiques est l’axe de développement du régime». Pour corriger ces erreurs qui font entorse à l’évolution démocratique du pays, l’Unis compte aller à la rencontre des acteurs politiques de tous bords pour «un réel consensus autour de l’Acte 3 de la décentralisation et de la Cnri». Il s’agit, à travers cette initiative, de mettre sur la table le «paquet» de réformes et en discuter de «manière responsable». «Il ne s’agit pas d’amener la première phase de la réforme pour qu’il y ait un semblant de consensus et, après, vouloir amener une seconde phase. Il faut mener les travaux jusqu’à leur terme et tout mettre sur la table», indique M. Guèye.