Depuis le 1er janvier 2014, les transporteurs sénégalais boycottent le passage de la Transgambienne. Le problème se cristallise autour du paiement en devises : les transporteurs sénégalais refusent de payer la traversée en francs CFA, comme le leur imposent les autorités gambiennes.
Mais au-delà de ce désaccord, ce boycott paralyse une bonne partie des échanges commerciaux entre la Casamance, région enclavée située au Sud du Sénégal, et la capitale sénégalaise.
Première conséquence de ce boycott : les particuliers qui empruntent la route mettent trois fois plus de temps pour relier Ziguinchor à Dakar. En traversant la Gambie, ils sont forcés de faire ce que l’on nomme « l’étape », c'est-à-dire de prendre plusieurs véhicules de chaque côté de la frontière. Le temps d’attente est alors aléatoire et le prix du trajet beaucoup plus coûteux. D’autres contournent la Gambie en passant par Tambacounda, mais le voyage dure trois jours et coûte, en taxi collectif, 17 500 francs CFA, soit une hausse de 8 000 francs par rapport au trajet habituel.
Autre conséquence de ce boycott, l’augmentation du prix des marchandises. « Auparavant, témoigne un commerçant de Bignona joint par RFI, je payais entre 500 000 et 600 000 francs CFA pour convoyer du poisson séché et du bois de chauffe vers Dakar ».
Mais avec le contournement de la Gambie, le prix du transport double. Désormais ce commerçant doit débourser plus d’un million de francs CFA pour déplacer ses produits. D’autres vendeurs moins chanceux voient leurs marchandises périssables pourrir après plusieurs jours de route.
Même inquiétude exprimée par la Chambre de commerce de Ziguinchor qui constate le ralentissement des activités commerciales et craint pour l’économie locale.
La situation est telle qu’un communiqué réunissant des religieux, des sages et des transporteurs casamançais a été créé. Ce groupe restreint espère trouver un terrain d’entente avec les autorités gambiennes cette semaine.