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Le Soleil N° 13107 du 3/2/2014

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Modou Lô, brillant tombeur de Eumeu Sène : « Seuls ceux qui ne me connaissaient pas ont été surpris »
Publié le lundi 3 fevrier 2014   |  Le Soleil


Lutte
© aDakar.com par DF
Lutte Sénégalaise: Victoire de Modou Lô sur Eumeu Sène
Modou Lô est venu à bout de Eumeu Sène, ce vendredi 31 janvier, au stade Demba Diop de Dakar. le pensionnaire de l`écurie "Rock Energie" est sorti vainqueur d`un combat de lutte âprement disputé. Ce combat organisé par Abdoul Aziz Ndiaye était l`une des principales affiches de la saison 2014. Photo: Modou Lô, lutteur


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Les habitants des Parcelles assainies continuent de fêter la belle victoire de Modou Lô devant Eumeu Sène, vendredi dernier au stade Demba Diop. En effet, les fervents supporters de « Kharagne » Lô, ont passé la journée du samedi à l’Unité 10, chez leur leader, dans une grande effervescence ! Et pour retrouver un peu de calme, le Rocker des Parcelles s’était réfugié à Nord foire. Très jovial, il a accepté de répondre à nos questions. Selon lui, il n’a jamais douté de ses capacités à battre Eumeu Sène même si beaucoup de monde en doutait. Des gens qui, selon lui, ne le connaissaient pas. Mais qui, désormais savent à quoi s’en tenir.

Comment Modou Lô s’est réveillé après sa belle victoire sur Eumeu Sène ?
« Tout d’abord, je rends grâce à Dieu et salue tout le monde, en particulier mes supporters. Franchement, je me suis couché tard après la victoire. J’ai dormi à peu près 3 heures. Depuis, je suis en train de régler mes affaires. J’avais décidé d’aller rendre visite à Luc Nicolaï à Thiès, mais je n’ai pas eu le temps car la situation est très compliquée chez moi. Je dois libérer mes sympathisants qui sont là depuis la veille du combat. Je vous assure, je n’ai même pas eu le temps de me reposer. Je compte aller voir Luc Nicolaï dès que j’aurai un peu de temps à moi, s’il plaît à Dieu. »

Que ressentez-vous en voyant tout ce monde devant chez vous depuis votre victoire ?
« C’est un gros sentiment de joie qui m’anime. Mais, comme je l’ai dit, cette victoire ne m’a pas surpris. Eumeu Sène est un grand champion certes, mais moi, je ne suis pas n’importe quel lutteur. J’ai fait mes preuves pour en arriver à ce stade. J’étais face à un champion, et l’on a attendu plusieurs mois, c’est pourquoi le duel a été très disputé. Je ne peux que rendre grâce à Dieu pour cette victoire ! Par contre, j’encourage Eumeu Sène. Je ne l’ai pas encore appelé, je compte le faire bientôt. »

Quel était votre état d’esprit en quittant chez vous pour aller au stade ?
« En tout cas, je n’avais aucune pression. J’étais serein voire relax. Je ne connais pas la pression. Je pense d’ailleurs que c’est ça qui fait ma force, contrairement à d’autres. Certes je n’ai pas encore fait une longue carrière dans l’arène, mais je commence à avoir de l’expérience. Dieu a fait aussi qu’aujourd’hui, toutes mes sorties sont de grands événements. Je n’ai donc jamais douté de moi, face à Eumeu Sène. »

Pourquoi cherchez-vous toujours à provoquer vos adversaires, même à quelques minutes du combat ?
« Mais, c’est Eumeu Sène qui m’a provoqué au stade. Lors des dernières préparations, à un moment, je voulais juste faire le tour de l’enceinte. A ma grande surprise, il m’a barré la route. Il pouvait bien quitter l’enceinte pour que je ne passe pas derrière lui, mais il ne l’a pas fait. En plus, il a cherché à arracher les amulettes que j’avais entre les mains. On s’est un peu disputé, mais tout est finalement rentré dans l’ordre. »

Pourquoi êtes-vous resté dans votre voiture jusqu’à ce que votre adversaire fasse son « Tuus » pour descendre alors que vous êtiez venu très tôt ?
« Je ne suis pas descendu de ma voiture parce qu’au moment où je suis arrivé, il n’y avait presque personne au stade. »

Donc vous n’avez pas accompli la prière du vendredi contrairement à Eumeu Sène ?
« Non, j’ai quitté chez moi après la prière. Je ne pouvais pas partir à la mosquée parce que je ne voulais pas perturber les fidèles. Vous savez, les supporters, on les trouve partout. Peut-être que mon adversaire avait ses raisons de partir à la mosquée. Moi, je trouve que ce n’était pas une bonne idée. Nous sommes tous des musulmans, je respecte beaucoup les heures de prière. Mais imaginez qu’à quelques heures de mon combat, je quitte chez moi pour partir prier, avec tous mes supporters dehors. Je ne pourrai jamais gérer la foule. Je pense que le mieux c’était de rester chez moi et de prier en toute discrétion avant d’aller au stade. »

Mais il paraît qu’à cause de votre combat, la mosquée des Parcelles assainies était presque vide, vendredi ?
« Etiez-vous à la mosquée pour dire de telles sottises ? Ce ne sont que des rumeurs. Je n’ai pas choisi la date du combat. C’est le promoteur lui-même qui a retenu le 31 janvier. Je suis simple lutteur, donc je ne gère pas ces histoires de date. L’essentiel, c’est qu’on me paie un bon cachet, le reste dépend du promoteur. Cela ne me dérange pas de lutter pendant les jours ouvrables. »

Mystiquement, il paraît que vos marabouts ont « retourné » la situation le jour même du combat ?
« (Rire). C’est vous qui me l’apprenez ! Moi je n’ai vu rien d’anormal vendredi. Eumeu Sène était en pleine forme. Il a fait son « Tuus » normalement et s’est donné à fond durant le combat. Si vous connaissez bien la lutte, vous avez certainement vu qu’il n’y avait rien de mystique. Sur ce plan-là, je n’ai fait que ce que j’avais l’habitude de faire lors de mes précédents combats. A part que je suis venu un peu plus tôt au stade, je n’ai rien changé dans ma préparation mystique. Je ne vois pas alors où est le problème ! »

Eumeu Sène aurait dit à son coach qu’à un moment, il ne sentait plus ses bras…
« Comment a-t-il alors fait pour me soulever ? C’est son coach qui raconte cela alors qu’il n’en sait rien. Eumeu Sène s’est donné à fond pendant plus de 20 minutes et tout le monde l’a vu. »

On dirait que votre statut d’outsider vous a beaucoup aidé dans ce combat ?
« J’ai l’habitude d’être outsider. Je n’ai jamais été favori lors de mes précédents combats et à chaque fois, je m’en suis bien sorti. Je ne suis pas un grand champion, ni un poids lourd, mais j’ai un don de Dieu en matière de lutte. D’ailleurs, certains disaient que, vu mon gabarit, je ne pouvais pas évoluer dans le cercle des Vip. Des propos que je n’arrivais pas à comprendre. Car, si moi, je suis plus fort qu’un adversaire, je ne lui donne pas plus de deux minutes pour le battre. Quand on est plus fort que quelqu’un, on doit le lui prouver ! Les lourds que j’ai croisés ne sont pas parvenus à me terrasser. Alors, qui est le bourreau de qui ? Et comme j’ai l’habitude de le dire, la lutte est mon métier. J’ai tout abandonné pour devenir un lutteur professionnel. Donc je me donne à fond à chaque fois pour remporter la victoire. Je rends grâce à Dieu de ne pas connaître la peur. Que mon adversaire soit un poids lourd ou léger, une fois en face de lui, je n’ai qu’une chose en tête, le battre. »

Admettez tout de même avoir surpris plus d’un après votre prestation technique et votre victoire devant Eumeu Sène ?
« Je n’ai surpris que ceux qui ne me connaissaient pas bien ! Les gens qui m’ont longtemps suivi dans les « mbapattes » savent de quoi je suis capable. L’ancien lutteur Birahim Ndiaye connaît bien mes capacités. Il l’a d’ailleurs souligné lors de ses analyses. J’ai longtemps participé à ses « mbapattes », parfois aussi, je m’entraînais dans son écurie. Lui, au moins, il me connaît très bien. D’autres se sont permis de faire des analyses sans même pour autant avoir pris le temps de connaître le lutteur. »

Vous n’avez cessé de vous plaindre auprès de l’arbitre après vos trois avertissements. Que lui reprochiez-vous ?
« Je n’étais pas d’accord avec lui pour les avertissements. Il m’en a collé un pour sortie délibérée alors que je ne me suis pas retrouvé intentionnellement hors du cercle. Je suis sorti sous le feu de l’action et en ce moment, j’étais en corps-à-corps avec Eumeu Sène. Je n’étais pas passif du tout ! Sur une autre action aussi, mon adversaire m’a donné un coup de tête sous les yeux de l’arbitre. De retour, j’ai encore écopé d’un avertissement. Mais l’arbitre est le maître du terrain, je ne pouvais rien contre ses décisions. »

Vous attendiez-vous à battre Eumeu Sène d’une aussi belle prise ?
« J’ai la lutte dans le sang. J’ai plusieurs tours mon sac et je peux me sortir de n’importe quelle situation. Mais encore une fois, j’encourage Eumeu Sène, c’est un grand champion. C’est un lutteur que je respecte beaucoup. Ce ne sont pas nos propos d’avant-combat qui vont changer cela. Nous ne sommes pas des ennemis. Et Je pense que nous avons bien vendu le combat. Je remercie aussi Yakhya Diop Yékini, il m’a donné de bons conseils avant le duel. Yékini m’a demandé d’être serein et de lutter calmement. C’est mon idole, je prie qu’il remporte son prochain combat. »

La masse musculaire d’Eumeu Sène ne vous a-t-elle pas un peu troublé avant le combat ?
« Je l’ai dit après juste la victoire, les Sénégalais confondent force et masse. Il ne suffit pas d’avoir une masse musculaire impressionnante pour être fort. Le travail ne ment pas ! Je ne suis pas un poids lourd comme certains, mais qui se frotte à moi saura que je respecte mes entraînements. Eumeu Sène est fort physiquement mais pas plus que moi. Il faut toujours avoir confiance en soi dans un combat. Je ne vais pas chercher à savoir ce que l’adversaire me réserve. En mon for intérieur, je me dis que je peux battre n’importe quel adversaire. Vous savez, j’ai longtemps sillonné les « mbapattes » avant d’intégrer l’arène. J’ai fait beaucoup d’exploits en lutte traditionnelle. Je savais que mon duel contre Eumeu Sène serait très disputé. Car nous sommes deux as de la lutte simple. Si l’un était actif et l’autre attentiste, le combat serait ennuyeux. J’ai eu à livrer quelques combats de ce genre. Donc, tout dépend de l’adversaire ! Si j’ai en face un technicien, là je sors mon jeu. Les amateurs de lutte ont découvert un peu plus Modou Lô vendredi dernier. Ce qui n’était pas le cas contre Gris Bordeaux et Lac de Guiers 2. »

Eumeu Sène a saisi, à deux reprises, votre jambe gauche sans parvenir à vous battre. Est-ce à dire que Modou Lô aime se mettre dans de mauvaises postures ?
« Je suis un lutteur complet ! Je sais lutter autant avec mes jambes comme avec mes bras. Mes coaches ont rectifié la mauvaise habitude que j’avais de toujours « offrir » ma jambe. Lorsque j’ai intégré Rock Energie, mon entraîneur Pape Mbaye m’a appris à changer ma façon de lutter. Je faisais beaucoup de contacts pour retrouver mes marques. Mais, vendredi au stade, j’étais sûr de battre Eumeu Sène quoi qu’il advienne. En cas de bagarre, j’allais le mettre K.O et de lutte pure le terrasser. J’étais très confiant. »
Pourquoi avez-vous pris le risque de lutter vendredi alors que, semble-t-il, vous étiez malade la veille ?
« Non ce n’était rien de grave ! Vous savez, nous sommes des vagabonds (Rire). Certaines choses qui ne peuvent pas nous empêcher de respecter notre contrat. J’avais juste attrapé un petit rhume. Je ne voulais pas gâcher l’événement. Le combat n’avait que trop tardé à se tenir. »

Maintenant que vous avez terrassé l’adversaire qui a terrassé celui qui vous a terrassé, quel est votre plan de carrière ?
« Tôt ou tard, les choses se clarifieront ! Nous allons tous nous retrouver au tournant. D’ailleurs, je compte bien lutter encore d’ici la fin de la saison. Car je peux dire que j’ai passé une année blanche la défunte saison. J’ai rempli mon contrat contre Eumeu Sène, donc je suis partant pour un deuxième combat. »

Eumeu est l’empereur de l’arène, Balla Gaye 2 le roi des arènes et vous, qui êtes-vous ?
« Je suis toujours le champion clo-clo ! (Rires). »

Lorgnez-vous le trône de Balla Gaye 2 ?
« (Rire). C’est comme me demander si la mer est salée ! Bien sûr que le titre de roi des arènes m’intéresse. Chaque personne rêve d’arriver au sommet de son art. C’est très normal ! En tout cas, vous verrez bientôt. Tout est possible en lutte. D’ailleurs, on m’a expliqué que Balla Gaye 2 a fait une bonne analyse lors de mon combat contre Eumeu Sène. Je pense que c’est une belle initiative. Maintenant, je peux donner mon opinion sur ses combats. Je l’ai regardé lutter, et je connais bien sa technique de lutte. »

Que pensez-vous donc de son combat contre Bombardier ?
« Je ne peux rien en dire pour l’instant. C’est au mois de juin, j’attends de voir les deux lutteurs physiquement avant de pouvoir me prononcer. Pour l’instant, c’est tôt ! »

Prêt à croiser Rocky Balboa ?
« (Rire). C’est un adversaire comme les autres, mais je ne l’ai pas encore vu dans l’arène. La lutte est mon métier, si on me paie un bon cachet, je n’hésiterai pas à l’affronter. »

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