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Sud Quotidien N° 6230 du 3/2/2014

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31 villages du Sonkodou investissent la rue et interpellent l’Etat
Publié le lundi 3 fevrier 2014   |  Sud Quotidien




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Des milliers de manifestants issus de trente et un villages de la zone du Sonkodou dans le nord est de la région de Sédhiou ont investi hier dimanche, 2 février, les pistes sablonneuses qui relient les différents sites pour réclamer la construction de la route menant de SaréBidji à Mampalago. Des malades qui succombent lors de leur évacuation, le pourrissement des produits du cru, sont entre autres les maux qui asphyxient les habitants de ce terroir. La marche s'est déroulée par enchaînement dans six localités, symbole du brassard rouge en partage.

Six foyers de manifestations de rue pour un seul et unique objectif : la construction de la route sur une ancienne piste qui relie SaréBidji près de Kolda à Mampalago sur la route nationale N°4 en passant par Kandiadiou. Cette zone du Sonkodou dans le nord Est de Sédhiou a mobilisé ce dimanche tout son potentiel humain pour crier son exaspération de l’enclavement qui ligote ses habitants au quotidien. Foulards rouges à la main, au front et même en boubou et en pagne, concert de casseroles, bref ; rien n'a été laissé au hasard pour se faire entendre. « Nous ne demandons que la construction de cette route, nous sommes fatigués de l’enclavement, nous sommes isolés », lit-on sur les nombreuses pancartes exhibées par les marcheurs sous un soleil de plomb et la poussière étouffante.

«Mouroir pour malades et produits de cru»

«Nos malades et femmes enceintes souffrent de cet enclavement », fustige MariamaDjité de SonkodouBani, parmi les marcheurs. Et de poursuivre désespérément « nous ne disposons que des charrettes pour amener nos patients, vers les structures de santé comme si nous étions des Sénégalais entièrement à part, ce qui n’est pas juste ».  A  ses côtés, un homme d’une cinquantaine de saisons de s’alarmer à son tour du calvaire vécu au quotidien et d’interpeller les pouvoirs publics à accéder très vite à leur : « nous interpellons le Président Macky Sall à construire notre route, nous sommes fatigués et nous avons plusieurs fois été bernés par des politiques sans scrupule ».

Les motos taxis Jakarta qui nous ont loué leur service pour ce long périple de 15 kilomètres environ sont mises à profit pour haranguer la foule. A Karantaba, Banana, Bani, Bissari, Baghadadji et Kandiadiou où ont eu lieu une marche par enchainement, l’épine dorsale de la doléance reste la construction de la route. Tel que nous l’explique Ibrahima Faty, le porte-parole des marcheurs « l’inexistence de route de SaréBdji à Mampalago devant desservir 125 villages a sorti aujourd’hui 31 villages situés le long de l’axe à manifester dans la rue pour se faire entendre. Nous vivons mal dans un environnement aride et laissé à ses seuls occupants sans moyen ». MassaneCissé de SonkodouBissari Lan de relever que dans le domaine de la santé, « les évacuations sanitaires sont devenues un gros risque du fait de l’état chaotique de la piste. Par endroit comme entre Bagadadji et Bani, la piste est coupée car envahie par les eaux de pluies ».

« Le pourrissement des produits du cru comme les mangues, les oranges, les légumes, les produits de l’élevage et de l’agriculture, est à l’origine de la pauvreté ambiante et endémique ». La faible fréquentation de la piste fait de la zone une plaque tournante de la drogue et du vol de bétail, selon toujours Ibrahima Faty qui, au nom des manifestants, invite les pouvoirs publics à créer des points de sécurité dans la zone à la merci des coupeurs de route », a ajouté YankhobaSeydi, un jeune originaire de Bagadadji. Le sonkodou compte remettre ça aussi longtemps que le mal persistera, un mal perçu ici comme un isolement délibéré et sans un minimum des services sociaux de base.

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