Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a remis, samedi dernier, des subventions d’un montant de 100 millions de FCfa à une quarantaine d’enseignantes-chercheurs et de doctorantes. Ce geste entre dans le cadre du Projet d’appui à la promotion des enseignantes et des chercheurs du Sénégal (Papes) qui a pour objectif de soutenir financièrement la carrière des femmes universitaires.
Avec plus de 52 % de la population nationale, les femmes sont sous-représentées dans le domaine de la recherche. Elles ne représentent que 25 % de l’effectif des chercheurs au Sénégal. Pour inverser la tendance, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a lancé le Projet d’appui à la promotion des enseignantes chercheurs du Sénégal (Papes). C’est ainsi que 40 enseignantes chercheurs et doctorantes de différentes universités publiques du Sénégal viennent de bénéficier de subventions d’un montant global de 100 millions de FCfa. La cérémonie de remise symbolique des chèques s’est déroulée en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, et du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Anta Sarr Diacko.
Selon la présidente du comité de sélection, le Pr. Ramatoulaye Diagne Mbengue, 88 dossiers de candidature d’excellente facture couvrant différents domaines de recherche, comme les sciences humaines, celles juridiques et politiques, la santé, les sciences et techniques et la biologie, étaient en lice. « Il a été difficile de trancher, mais nous avons fait de telle sorte que le maximum d’enseignantes chercheurs et de doctorantes puissent accéder à ces subventions qui peuvent donner un coup de fouet à leur carrière ou à terminer une thèse », a-t-elle confié.
Même si la protection des droits de la femme a connu une amélioration significative sur le plan juridique et institutionnel au Sénégal, le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Anta Sarr Diacko, a reconnu qu’il reste beaucoup à faire dans l’application pratique des dispositions existantes, du fait des résistances d’ordre social, psychologique et culturel. C’est pour cela qu’elle a salué la mise en place du Papes.
Discrimination positive
« Ce projet participe à la discrimination positive en faveur des femmes qui sont plus confrontées aux pesanteurs sociales que les hommes. D’autant plus qu’à terme le projet permettra à notre pays d’obtenir une masse critique d’enseignantes chercheurs de rang magistral qui pèseront dans les processus de prise de décisions », s’est félicitée Mme Sarr. Le projet de promotion des enseignantes chercheurs est en application de la décision n°5 du conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur et la recherche, a rappelé, le Pr. Niane. Si l’octroi de subventions est avant tout déterminé par la volonté d’impulser la recherche et de promouvoir le rayonnement scientifique, « le Papes veut, lui, contribuer à la correction de la disparité liée au genre dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche », a-t-il précisé. Le ministre a aussi fait remarquer qu’il y a des écarts d’effectif notables entre les hommes et les femmes dans l’espace Uemoa, que ce soit chez les étudiants ou les enseignants-chercheurs. « Cette situation résulte, entre autres, de l’absence d’une politique de discrimination positive à l’endroit des femmes qui sont plus confrontées aux pesanteurs sociales que les hommes. Ce qui, malheureusement, constitue un facteur bloquant dans leur carrière académique et professionnelle », a-t-il souligné.