RABAT - Les corps de cinq migrants, dont quatre de nationalité sénégalaise, qui avaient "probablement" tenté de rejoindre l’Espagne clandestinement, ont été repêchés dimanche au large de Nador, dans le nord du Maroc, ont annoncé les autorités locales.
"Les cadavres de cinq personnes, probablement des candidats à l’émigration clandestine, ont été rejetés dimanche par la mer au large des côtes méditerranéennes" de cette région, ont indiqué ces sources, citées par l’agence MAP. "Quatre d’entre eux, de nationalité sénégalaise, ont été identifiés", ont-elles ajouté, relevant par ailleurs qu’une "embarcation gonflable" avait été retrouvée.
Le Maroc compte sur son sol quelque 30.000 migrants clandestins, pour la plupart d’origine subsaharienne, dans l’attente d’une hypothétique traversée vers l’Europe. Une partie d’entre eux tentent d’entrer dans les enclaves de Ceuta et Melilla, par voie terrestre ou par la mer, tandis que d’autres essaient de traverser le détroit de Gibraltar, large de quelques dizaines de km tout au plus.
Face à l’afflux de migrants, l’Espagne a récemment décidé de renforcer la triple frontière grillagée qui enserre Melilla --longue de 11 km et haute de sept mètres-- en réinstallant des barbelés dans sa partie supérieure, un dispositif qui avait été supprimé en 2006. Cette décision a entraîné de vives protestations d’organisations de défense des droits de l’Homme et du parti socialiste (opposition).
D’après une ONG marocaine, plus de 40 migrants sont morts en 2012 et 2013 en tentant d’entrer illégalement à Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l’Europe et l’Afrique. Par ailleurs, 11 personnes sont mortes en avril dernier dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes marocaines. Cinq autres sont décédées un mois plus tard.
En réaction, le Maroc a annoncé durant l’automne un renforcement de la surveillance de son littoral nord. Depuis, la préfecture de Tanger évoque chaque semaine "l’interception" de dizaines de clandestins. Parallèlement, Rabat a mis en place un programme de "régularisations exceptionnelles", valable durant toute l’année 2014. A fin janvier, plus de 5.000 migrants avaient déposé un dossier dans le cadre de ce projet, a affirmé à l’AFP un responsable du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) au Maroc.
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