Excellence, parlez-nous du niveau des relations entre la Chine et le Sénégal ?
Il s’agit d’une relation très agissante sur tous les plans, politique, culturel, économique, social et commercial. Outre le Grand Théâtre national fruit de nos coopérations, il y a juste à côté le chantier du Musée des Civilisations Noirs dont les travaux ont été lancés il n’y a pas longtemps.
Nous travaillons ensemble sur d’autres projets (…). C’est dire que les relations politiques entre les deux pays sont au beau fixe. Il s’agit d’une relation politique qui repose sur une confiance mutuelle qui ne cesse de s’approfondir. Comme vous le savez, nous avons bien débuté cette année, parce que dès les premiers jours, le ministre des Affaires Etrangères de la Chine était là et nous sommes en train de préparer d’autres échanges bilatéraux plus importants. Notre objectif, c’est de travailler ensemble pour que ces échanges soient une réussite totale.
Sur le plan culturel…. ?
En ce qui concerne le volet culturel, dans le courant de l’année dernière, on a fait plusieurs échanges au niveau des artistes. Nos amis sénégalais ont eu l’occasion d’admirer plusieurs spectacles. Sur la chaîne Rts1, les téléspectateurs sont en train d’admirer une série chinoise : «Doudou et ses belles-mères.» C’est ici l’occasion de saluer les actrices et acteurs qui ont séjourné pendant plus de deux mois dans la capitale de mon pays, pour aider des réalisateurs chinois à doubler quatre séries télévisées en version française. Doudou et ses belles-mères est un début, il y aura d’autres séries télévisées qui vont être diffusées avec pour objectif d’obtenir une meilleure compréhension, une meilleure connaissance culturelle entre nos deux pays
Considérant que vous êtes le premier Chinois au Sénégal, dites-nous si tous les Chinois ici sont bien intégrés, et dans quel domaine évoluent-ils exactement ?
Je ne peux prétendre être le premier Chinois ici, parce que je me considère toujours comme un simple citoyen de la communauté chinoise. Je pense que la communauté chinoise est bien intégrée dans la société sénégalaise. Vous trouverez des hommes d’affaires qui se sont installés le long du Boulevard du Centenaire. Vous avez aussi le président de la fédération des Chinois, M. Lee, qui fait déjà sa 30e année ici à Dakar. Vous trouverez aussi des entreprises qui travaillent dans des projets de coopération, des projets d’aide publique au développement. Il faudra souligner que ces gens travaillent en parfaite collaboration, la main dans la main, avec leurs homologues sénégalais. Et, sur chaque chantier, dans tous les projets, le nombre de Sénégalais dépasse largement le nombre de Chinois. Il faut donc ne pas croire à cette fameuse propagande donnée par une certaine presse soit disant neutre. Parce que finalement, derrière cette propagande, il y a des arrière-pensées que les gens n’aiment pas avouer.
De quelle presse parlez-vous exactement ?
Ce n’est pas vous. Il faut avoir une vision claire là-dessus. Parce que quelque part, quand on voit la Chine présente sur le continent africain, les gens se sentent mal à l’aise. Ce que je voudrais vous dire c’est que l’époque où les Africains, nos amis africains avaient devant eux un cadre restreint, un nombre de choix très limité, basé sur des règles rugueux, cette période est révolue. C’est une grande chance pour les pays africains d’avoir un nombre de partenaires plus important, et surtout grâce à la présence des pays émergents (…) enfin, nos amis africains trouvent devant eux des coopérations gagnant-gagnant.
Quelles sont les difficultés que rencontrent les Chinois de Dakar ?
L’impression que je me fais, est une communauté qui vit et travail en parfaite harmonie avec les Sénégalaises et les Sénégalais.
Il y a à peu près combien de Chinois au Sénégal ?
C’est un nombre invariable. Parce qu’il y a une partie des Chinois qui se sont installés ici depuis des années. Mais il y a surtout les ingénieurs et techniciens qui viennent dans le cadre de la réalisation de tel ou tel projet. Quand c’est terminé, ils repartent. Donc, c’est en fonction du nombre et de l’envergure des projets en cours et en préparation que cette communauté change.
Que fait de manière précise l’Association des Chinois du Sénégal ?
C’est une association de solidarité pour réunir tous les Chinois, mais aussi c’est une association qui travaille pour assurer une meilleure communication entre la communauté chinoise et les Sénégalais, pour que tous les Chinois arrivent à mieux intégrer la société sénégalaise.
Récemment, l’idée de déguerpir les commerçants chinois de l’Avenue du Centenaire a été agitée…
J’ai eu l’occasion d’en parler avec le ministre du Commerce. J’aimerais bien avoir l’occasion de parler de ce dossier avec toutes les autres autorités compétentes. En tout cas, je pense qu’il y a une solution à l’amiable qui puisse ménager tous les intérêts en jeu.
Donc votre souhait, c’est de trouver une solution à l’amiable ?
Moi de mon côté, je suis prêt à discuter avec tous les interlocuteurs pour que les intérêts des uns et des autres soient pleinement ménagés.