Plus de 300 milliards de francs Cfa dorment dans des comptes parallèles ouverts par des chefs de service, à l’insu du ministère de l’Economie et des Finances.
Certains ordonnateurs de crédits, au lieu de déposer leurs ressources dans les comptes du Trésor, préfèrent ouvrir des comptes parallèles dans les banques, au détriment du Trésor public. Cela à l’insu du ministère de l’Economie et des Finances, l’autorité supérieure d’ordonnancement. Cette fuite de fonds est, aujourd’hui, estimée à plus de 300 milliards de francs Cfa, informe un fonctionnaire de l’Etat sénégalais. Cet argent aurait pu être déposé au Trésor.
La même pratique a été également, constatée dans certaines agences. Les financements des projets sont souvent hébergés dans les banques. Et quand l’Etat du Sénégal veut lever des fonds sur le marché intérieur par des émissions de titres publics, ces institutions bancaires utilisent cet argent pour participer aux opérations. Le Sénégal fait souvent recours aux bons du Trésor pour financer certaines urgences. En effet, les bons du Trésor sont beaucoup plus attrayants.
Les banques sont beaucoup plus intéressées par le court terme, c’est-à-dire un mois ou deux mois. Elles en raffolent. Les banques disent qu’elles ont des dépôts courts. Ainsi, elles ne peuvent pas emprunter à long terme. Le ratio qui couvre les dépôts de court terme et les emprunts à long terme était estimé à 50%. Les banques disent ainsi, que ce ratio ne leur permettait pas d’aller trop loin.
Cela n’arrange pas l’Etat. Car, on ne peut pas faire que des bons du Trésor de court terme. Cela ne construit pas un pays. Cela crée une pression terrible sur la Trésorerie.
Pour freiner l’ouverture de comptes par les agences, le gouvernement du Sénégal a ordonné l’ouverture de compte de dépôt au Trésor. Ainsi, toutes les opérations financières sont générées par le Trésor, avec plus de transparence. Ce qui permet de limiter l’évasion de fonds.