Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, s’est confié au « Soleil », en marge du Forum international des investisseurs en Côte d’Ivoire (Ici Côte d’Ivoire). L’autorité est convaincue que le développement des infrastructures est plus que jamais au cœur des réformes en profondeur que le gouvernement a entamées pour un développement socio-économique inclusif
Quelles sont les raisons de votre présence au Forum international des investissements en Côte d’Ivoire ?
Je suis venu à Abidjan pour représenter le gouvernement du Sénégal à cette importante rencontre qui regroupe la crème des investisseurs, des bailleurs de fonds et des institutions internationales. Vous n’ignorez aussi l’intensité des relations séculaires entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Aussi, Macky Sall tient énormément à l’intégration économique et sociale en Afrique en tant que président d’orientation des chefs d’Etat du Nepad. Je profite de l’occasion pour féliciter les autorités ivoiriennes pour cette belle organisation. Autant dire qu’aujourd’hui, plus que jamais, la Côte d’Ivoire est bel et bien de retour sur la scène économique. Ce pays frère pèse 40 % du Pib de l’espace Uemoa avec un taux de croissance proche de 10 % et des réformes économiques hardies. Le Sénégal est aussi en train d’emprunter cette voie, car nous avons engagé des réformes dans le cadre du grand projet Sénégal émergent (Pse). Des initiatives qui devraient nous permettre l’atteinte d’un taux de croissance moyen de 7 % sur la période 2014-2018 tout en assurant la stabilité du cadre macro-économique.
Pouvez-vous nous évoquer votre programme d’activités au cours de cette importante rencontre qui réunit 3000 participants venus des quatre coins de la planète ?
Nous avons assisté à l’ouverture du forum et concocté un intense programme d’activités. Avec 3.000 participants, le forum Ici Côte d’Ivoire réunit, il faut le dire, beaucoup d’investisseurs. Nous avons profité de l’occasion pour tenir des séances dites business to business (B to B) avec notamment des investisseurs mais aussi des institutionnels, comme la Société financière internationale (Sfi), filiale de la Banque mondiale, le Fmi, etc. Nous avons aussi rencontré plusieurs collègues ministres venus répondre à l’appel de la Côte d’Ivoire. En fait, nous sommes obligés de préparer activement la réunion du Groupe consultatif prévue à Paris les 24 et 25 février prochains. Le forum d’Abidjan constitue, pour nous, une plateforme intéressante pour en parler déjà avec les investisseurs.
La question des infrastructures est au cœur des problématiques de développement dans les pays de l’espace Uemoa. Quelle est la position du Sénégal à ce sujet ?
Il s’agit là d’une question extrêmement importante et cruciale dans le cadre du processus de développement économique et social. Comme je le disais tantôt, nous nous acheminons vers la réunion du Groupe consultatif et, aujourd’hui, les besoins en matière de financement concernent à hauteur de 52 % le domaine stratégique des infrastructures, notamment les routes, les chemins de fer et le volet énergétique. Nous sommes sur la voie d’une croissance inclusive avec un taux de 3,5 % en 2013, au moment où on s’attend à un taux de croissance de 4 % en 2014. Mieux, le Sénégal a réussi une première en lançant le programme des bourses familiales qui vont profiter à 50.000 familles en 2014. 100.000 familles vont en bénéficier en 2015 avec un pic de 250.000 familles en 2017. A cela, il faut ajouter un programme de protection sociale et de couverture maladie universelle. Donc, vous voyez que l’inclusion, c’est maintenant qu’on la vit, sans oublier l’ambitieux programme de création d’emplois pour permettre à la jeunesse sénégalaise de participer activement au développement économique et social.