Kolda, une campagne de commercialisation arachidière désastreuse. L’argent des huiliers se fait attendre, les producteurs eux supplient les opérateurs achetant les semences à prendre en crédit leur production. Ce qui met dans le circuit les premiers bons impayés. Les cris de producteurs désemparés commencent à se faire entendre. Explication.
L’anarchie dans la campagne de commercialisation arachidière est loin de s’estompe. Au contraire ! Des signes inquiétants sont perceptibles avec l’apparition des bons impayés. Les producteurs se bousculent dans les rares points de collectes ouvertes mais sans trouver de l’argent.
Au point de Sinthian Demba, dans la communauté rurale de Saré Bidji, sur l’axe Kolda Pata, plusieurs producteurs gardent leurs bons impayés.
Et un des producteurs nous a expliqué que «l’attente dure depuis le 8 janvier dernier. Aucun franc n’est arrivé dans notre «secco» (hangar où l’on garde les arachides, Ndlr)».
Dans ce point où la collecte se faisait pour les semences, l’argent est introuvable. Selon un des opérateurs achetant les semences, «le quota des semences est largement dépassé. Les producteurs nous supplient de prendre leurs arachides même en bons. Nous sommes bousculés chaque jour par les paysans. Des efforts doivent être faits le plus vite possible pour nous donner de l’argent». Pourtant, certaines estimaient que la situation est réglée avec les huiliers et que les producteurs se sont rués vers les points pour donner en crédit leur arachide.
Quant aux producteurs, ils n’ont pas le choix. Soit, ils donnent leurs arachides sous forme de crédit à raison de 200 F Cfa ou ils gardent leurs récoltes dans les maisons avec tous les risques possibles. A Kolda, de Saré Samba Kayaffou à Saré Yéro dans le département de Médina Yéro Foulah, les producteurs, désemparés, attendent que le président Macky Sall accélère la cadence.