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Leur client condamné à six ans de prison ferme: Les avocats de Karim Wade saisissent la Cour suprême
Publié le mercredi 25 mars 2015  |  Enquête Plus
CREI
© aDakar.com par DF
CREI - Les Avocats de Karim Wade vont saisir la Cour Suprême
Dakar, le 23 mars 2015 - La Cour de répression de l`enrichissement illicite a condamné Karim Wade à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de francs Cfa. Ses avocats ont déclaré à l`occasion d`une conférence de presse, qu`ils vont saisir la Cour Suprême




À peine le verdict du procès de Karim Wade prononcé hier, son pool d’avocats a fait face à la presse pour manifester toute sa désapprobation quant à une telle décision. Mais pour autant, Me Ciré Clédor Ly et ses camarades ne s’avouent pas vaincus. Estimant ainsi que la bataille ne fait que commencer, ils ont décidé de saisir la Cour suprême pour un pourvoi en cassation.

Sitôt prononcé le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), condamnant le fils de l’ancien président de la République à six ans de prison ferme en plus d’une amende de 138 milliards de franc CFA, ses avocats ont battu le rappel des troupes. Mes Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily, Seydou Diagne et Madické Niang qui ont fait face à la presse hier, disent avoir accueilli une telle décision avec beaucoup de sérénité, de calme et sans surprise. ‘’Tout le monde a la conviction que la Crei est une juridiction politique qui poursuit des infractions de nature politique avec un objectif à atteindre que nous savions déjà et que nous avions annoncé’’, a déclaré Me Ciré Clédor Ly. Entouré de ses collègues, Me Ly estime que ‘’la condamnation de Karim Wade est l’épilogue d’une comédie judiciaire qui a démarré avec 4 mille milliards d’enrichissement supposés pour dégringoler jusqu’en 117 milliards au moment du jugement pour accoucher finalement d’une minable souris de cinq milliards’’.

‘’Si la fortune de Karim Wade est supposée de 5 milliards d’enrichissement et que le reste est parti de la fortune de Bourgi et de Mamadou Pouye, cela veut dire que finalement, cette juridiction, aussi grande qu’elle soit, a accouché d’une misérable souris. Elle a rempli une mission politique d’un pouvoir politique’’, raille-t-il.

Pour ces avocats de Karim Wade, le prononcé de ce verdict n’est que le début d’une bataille judiciaire qui vient de démarrer. Ainsi, envisagent-ils de pourvoir en cassation pour tirer leur client de cette ‘’farce d’Etat’’. ‘’Aujourd’hui, nous en avons terminé avec la Crei. Nous allons quitter l’exceptionnelle où tout a été exceptionnellement exceptionnel (sic) pour revenir dans la normalité. Nous allons partir donc vers la vraie justice qui fonctionne conformément aux règles en vigueur. Pour nous, la procédure commence aujourd’hui et nous allons faire en sorte que justice soit faite’’, soutient Me Demba Ciré Bathily. ‘’Nous allons saisir la Cour suprême dès cet après-midi (NDLR : après-midi d’hier)’’, embraye Me Seydou Diagne.

‘’Karim garde ses droits civiques’’

Poursuivi au départ pour deux chefs d’inculpation en l’occurrence enrichissement illicite et fait de corruption, Karim Wade n’est finalement condamné que pour les faits d’enrichissement illicite. Du coup, il échappe à l’article 34 qui devait le priver de ses droits civiques. ‘’Karim Wade ayant été relaxé du délit de corruption, le juge ne pouvait plus prononcer l’article 34 du Code pénal. Ainsi, garde-t-il toujours ses droits civiques et est toujours éligible’’, remarque Me Ly qui décèle derrière ce fait ‘’un échec pour le pouvoir’’. Selon son collègue, Me Seydou Diagne, ‘’l’autre conséquence de cet état de fait, est que les autres pays ne pourront pas avoir de base légale pour mettre en application cette décision qui en réalité, est et sera toujours locale’’. A l’en croire, ‘’il n’y aura aucune démarche allant dans le sens de faire valider cette décision honteuse au niveau international’’. Car ‘’elle est une décision à consommation locale, qui n’ira nulle part’’.

Condamné à six ans d’emprisonnement, le fils de l’ancien président de la République devra rester en prison jusqu’après les prochaines joutes électorales. Même si, selon ses avocats il n’a perdu aucun de ses droits civiques, il n’empêche qu’en étant derrière les barreaux, il ne pourra plus porter l’étendard de son parti, le Parti démocratique sénégalais qui l’a investi récemment comme son candidat à l’élection présidentielle de 2017.
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