Dakar - Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Touré, a une nouvelle fois invité lundi les médias audiovisuels sénégalais à améliorer leurs programmes, en les adaptant aux "réalités sociales du pays".
"C’est dans le travail au quotidien qu’il faut améliorer la qualité des programmes et être attentif à l’impact de ce que nous vivons, et ce que nous montrons", a dit Touré à des journalistes, après avoir présenté au président Macky Sall le rapport 2012 du CNRA.
"Il y a des choses qui sont faites par ignorance parce qu’il n’y a pas une réflexion assez affinée, ou par un manque de coaching dans les rédactions. Et puis, il y a la tyrannie du deadline", le délai de bouclage des émissions, a-t-il souligné.
"Le risque est grand de voir les logiques économiques et concurrentielles l’emporter sur les aspects culturels et sociétaux", a averti le patron de l’organe de régulation.
Son président affirme que "le CNRA a résolument engagé la réflexion sur les nouvelles réalités et perspectives de l’audiovisuel sénégalais, et travaille à aménager des espaces de concertation avec tous les acteurs".
"Nous sommes convaincus que non seulement l’élaboration de normes acceptées est nécessaire [tout comme] leur respect futur, et que seule la participation de tous peut permettre de recueillir les apports fécondants des aspirations et de l’expérience des uns et des autres", a-t-il encore dit.
Babacar Touré estime que "les mutations sociales et la convergence galopante des technologies de l’audiovisuel appellent une évolution des rôles de chacun".
Le président du CNRA pense que la nécessité de s’adapter à l’évolution des technologies de l’audiovisuel est "aujourd’hui largement partagée partout dans le monde".
"La réduction de la facture numérique est au prix de notre vigilance sans faille. La régulation à l’ère du numérique doit s’adapter et accompagner les inévitables évolutions devant marquer l’ensemble de la législation et de la réglementation concernant le pluralisme et les contenus, les infrastructures et les réseaux", a-t-il ajouté.
Le président du CNRA croit aussi qu’"une démarche novatrice consisterait à faire évoluer la régulation audiovisuelle" vers "la convergence des technologies, la multiplication et la diversification des terminaux".
Les acteurs de l’audiovisuel doivent aussi veiller à l’"extension de la régulation sous des formes nouvelles" et "redéfinir, sur le plan juridique, certaines catégories d’opérateurs".