La famille de Mamadou Diop, tué le 31 janvier 2012 pendant les manifestations contre la candidature à un troisième mandat d'Abdoulaye Wade, n'est pas toujours indemnisée. Pour cause, la procédure initiée par la commission chargée de l'indemnisation n'enchante pas la famille. Par la voix de son porte-parole, Mamadou Baro, celle-ci réclame toujours justice et invite les actuelles autorités à ne pas fléchir et à se rappeler que Mamadou Diop est tombé à leur place, même si le volet reconnaissance a été entièrement pris en charge.
31 janvier 2012- 31 janvier 2014. Voila deux ans déjà, jour pour jour, que Mamadou Diop a été fauché par le Dragon de la Police, et jusque là, sa famille n’est toujours pas indemnisée. Le jeune étudiant et enseignant vacataire était tombé au champ d’honneur, pour protester contre la candidature du Président Abdoulaye Wade à un troisième mandat. Depuis, sa famille réclame justice.
En effet, selon le porte-parole de la famille de Mamadou Diop, Mamadou Baro, la commission mise en place par le gouvernement en est arrivée aux conclusions selon lesquelles, «les cas de mort seront indemnisés à hauteur de 10 millions, et 4 millions pour les cas de blessés».
Une proposition qui a été tout bonnement rejetée, si on se fie aux propos du porte-parole de la famille de Mamadou Diop. Pour cause, Mamadou Baro estime qu’il y a eu des dysfonctionnements dans la procédure d’indemnisation. Il trouve que «non seulement il n’y avait pas de représentants du collectif des familles des victimes de violences électorales, ni des avocats, mais aussi la commission a procédé à la convocation directe des familles sans passer par le collectif». Une chose qu’il dénonce car il estime qu’une telle commission ne peut travailler pour un dispositif d’indemnisation sans pour autant y intégrer les familles des victimes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la famille a refusé la somme proposée pour attendre que le collectif travaille de manière adéquate avec les autorités sur le dossier.
Dans le même registre, Mamadou Baro a tiré la sonnette d’alarme sur les lenteurs des dossiers pendants devant la justice. Selon lui, les personnes visées dans les plaintes déposées par le collectif ne sont toujours pas inquiétées. Le cas d’Arona Sy a été cité en exemple par Mamadou Baro, pour justifier l’impunité qui existe dans le pays.
En effet, le porte-parole de la famille, non moins membre du M23, a estimé que les jeunes policiers arrêtés, «n’ont agi que sur ordre» alors que les véritables cibles des plaintes vaquent tranquillement à leurs occupations. Après tant d’années, Mamadou Baro interpelle l’Etat et l’opinion publique pour ne pas oublier ceux qui se sont sacrifiés au nom de la Nation.
Par ailleurs, Mamadou Baro a tenu à informer que le deuxième anniversaire de la mort de Mamadou Diop sera organisé à Mbour, pour «que nos martyrs ne soient jamais oubliés». Ainsi, dès le matin, des prières seront formulées pour le repos de l’âme du disparu. Dans la même veine, le porte-parole de la famille de Mamadou Diop a informé qu’il y aura des témoignages sur la vie du martyr tombé le 31 janvier 2012, pour «permettre à ces autorités actuelles de s’installer».
